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FEGUIFOOT: Le déficit de communication de Salifou Camara Super V dérange

Rotterdam – Il y a une année, Salifou Camara Super V prenait les commandes de la fédération guinéenne de football. Ayant fait campagne sur un «programme de changement», l’homme n’avait pas lésiné sur les moyens pour se faire élire. Cependant après une année d’exercice, il y a eu peu ou pas de changement. La fédération guinéenne de football fonctionne comme à l’accoutumée.

Un fonctionnement basé sur l’improvisation, le manque de professionnalisme, l’opacité et la non transparence dans la gestion des revenus de cette institution.

 

 

Beaucoup sont ceux qui avaient applaudi l’élection de Salifou Camara à la tête de la Feguifoot. Nombreux sont ceux qui sont aujourd’hui déçu de l’homme du «changement». Si l’ancien président de la fédération, Aboubacar Bruno Bangoura brillait par son absence chronique pendant les moments les plus importants, le nouveau excelle par un défit de communication assez inquiétant.

 

À deux occasions, Super V a manqué d’imposer son autorité de premier responsable du football guinéen. Lors de la dernière CAN, il s’était complètement écarté de la gestion des affaires du Syli national, laissant la voie libre à Titi Camara, le ministre des Sports. Impressionné par la présence de Titi à Franceville, l’élu s’était mué en spectateur, incapable de lever le petit doigt pour rappeler le ministre à l’ordre. Pourtant, s’il y a une personne qui doit tout décider autour de l’équipe nationale, c’est bien le président de la fédération guinéenne de football. À Franceville, il avait choisi de garder le silence tout en laissant le soin aux ministre des Sports et celui de la Jeunesse de s’occuper de toutes les affaires autour du Syli national. Certains de ses proches avaient estimé qu’il ne voulait pas aller au clash avec Titi, histoire de ne pas écorner l’image de la Guinée sur la scène africaine. Il avait tort d’adopter une telle stratégie vu que le risque qu’une telle situation se reproduise à l’avenir existe. Pis encore, après la scène de Franceville, plus personne n’a entendu Salifou Camara s’exprimer publiquement sur cette épisode. Il aurait dû intervenir pour reconquérir et garder inviolable son autorité.

 

Tout récemment, la délégation spéciale de Kaloum a décidé, en violation flagrante de toutes les lois du football, de faire sauter le président de l’ASk et de placer le club sous l’autorité d’un comité de gestion. Plus d’un mois après la prise de cette décision, la fédération guinéenne de football n’a pas encore discuté de ce problème au niveau du Comité exécutif. Nous avions pu nous procurer du document que la délégation spéciale avait transmis à la Feguifoot. Pour une nouvelle fois, Salifou Camara n’a toujours pas voulu communiquer sur cette autre situation qui peut avoir des conséquences néfastes sur tout le football guinéen allant jusqu’à l’exclusion du pays de toutes les compétions internationales.

 

Équipes nationales

 

En ce qui concerne les équipes nationales, les problèmes de primes de match et de voyage sont toujours d’actualité. Rien n’a changé à ce niveau aussi. L’on se rappelle encore du voyage assez chaotique et épuisant du Syli national à Hararé lors de la première sortie de l’équipe nationale dans les éliminatoires de la coupe du monde Brésil 2014 au mois de juin dernier. Sans oublier les mésaventures de Pépé Guilavogui à l’aéroport Charles De Gaulle de Paris et les trois joueurs du Syli espoirs qui avaient été abandonnés dans un hôtel à Ouagadougou. Les joueurs de l’équipe nationale senior avaient eux exprimé leur ras-le-bol par rapport aux conditions désagréables de logement et de voyage. Dans ces situations, la responsabilité du ministre des Sports était engagée au même titre que celle du président de la Feguifoot. Le défit de communication de ce dernier dérange de plus en plus.

 

Pourquoi Super V préfère ne rien dire?

 

Si Salifou est silencieux, c’est parce qu’il semblerait qu’il veut éviter à la Guinée une situation qu’elle a déjà connue en 2001 quand les équipes nationales guinéennes avaient été suspendues par la FIFA de toutes les compétions africaines et internationales. Président de la Feguifoot à l’époque, Salifou Camara avait été limogé suite à une affaire de trafic de timbres fiscaux qui remontait en 1997. Après avoir passé quatre mois derrière les barreaux, l’homme avait bénéficié d’un non-lieu. Kader Sangaré qui était alors ministre de la Jeunesse et des Sports, l’avait accusé d’être à l’origine de la suspension de la Guinée. À cause de cette épisode, Super V refuserait volontairement d’intervenir sur tous les problèmes sérieux susceptibles d’avoir des répercussions au niveau africain et international.

 

Promesses électorales de Super V

 

Parmi ses promesses électorales, Salifou camara n’aura apparemment tenu qu’une seule. Selon notre correspondant à Conakry, la subvention annuelle accordée aux clubs de L1 et de L2 a été substantiellement revue à la hausse. Les clubs de L1 sont passés de 80 à 100 millions de FG et les clubs de L2 de 60 à 90 millions de FG.

 

Depuis son élection, Super V a posé trois actes qui ont retenu l’attention. La première a consisté à la restructuration de la Feguifoot. Des commissions ont été mises en place. Par ailleurs, onze mois après leur installation, l’on se demande aujourd’hui quel est le plus que ces commissions ont pu apporter à la Feguifoot.

 

Deuxièmement, le 3 mars dernier, l’on a assisté à la publication de l’information selon laquelle Super V a décroché le projet GOAL 2 pour la construction du siège de son institution. Au même moment, la FIFA aurait offert un terrain à gazon synthétique d’une valeur de 700 milles dollars US.

 

Le troisième acte posé par Super V est la signature d’une convention entre la Feguifoot et la fédération italienne de football. Cette convention donnerait l’opportunité aux équipes nationales guinéennes de disputer des rencontres amicales contres les équipes italiennes.

 

Concernant ces deux derniers actes, nous n’avons la moindre information par rapport à l’évolution des ces dossiers. Le patron de la Feguifoot reste comme à son habitude muet.

 

Eu égard à son déficit de communication, ajouté au fait qu’il n’est jamais joignable pour un commentaire, Salifou Camara à tout intérêt à revoir sa copie au risque de se voir coller l’étiquette de président fantôme.

 

Tanou

Rédacteur en chef Guineefoot

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