PARIS- Dans une interview qu’il a accordée à notre rédaction ce dimanche 19 juillet, Abdoul Karim Bangoura « AKB » a épluché plusieurs sujets de l’actualité liée au football guinéen.
Celui qui est responsable du département formation et développement de la Féguifoot est notamment revenu sur la récente visite guidée au centre de formation de Kerfalla Camara KPC, à Khorira, et la décision de Bouba Sampil de briquer la présidence de la Féguifoot lors du prochain congrès électif en 2021.
Parlant de la récente rencontre qui s’est tenue au domicile privé de KPC entre les présidents Antonio Souaré, KPC, Bouba Sampil et Mathurin Bnagoura, AKB pense que ce genre de rencontres doit plutôt se tenir au siège de la Fédé; car selon lui, l’avenir du football guinéen ne se discute guère dans un salon.
Lisez plutôt l’interview….
N’étant pas en Guinée, comment avez-vous appris l’ouverture prochaine du centre sportif KPC de Khorira, à Dubréka ?
AKB : Oui, j’ai vu les images de ce centre en construction. Et toutes les informations concernant la visite du président de la fédération, Mamadou Antonio Souaré avec les autorités du ministère des sports, notamment le ministre et certains de nos gouvernants. Le centre sportif KPC, je pense que c’est une très belle initiative, qu’on ait beaucoup de centre de formations en Guinée. Même si l’édifice n’est pas encore fini, mais c’est une initiative qu’il faut déjà saluer, et surtout encourager. Car plus on a des centres de formations, l’avenir de notre football est garanti. Encore une fois, c’est une très bonne chose.
En plus du centre sportif de Yorokogui, appartenant à Antonio, il y a celui de KPC. Ces deux centres peuvent-ils contribuer à l’émergence du football guinéen ?
AKB : Comme je vous l’ai dit, plus on a de centre de formations, mieux ça serait bon pour l’avenir du football guinéen. Après ces deux centres de formation, on espère que d’autres vont emboîter le pas à KPC et Antonio Souaré. Il faut avoir plus de centres pour l’émergence du football guinéen. Ce sont des investissements de très lourd qu’il faut saluer. Félicitations à eux, en espérant que d’autres aussi vont les suivre.
Le Coronavirus frappe le football. La FIFA et la CAF ont récemment accordé des fonds d’aide à la Guinée. Certains estiment que ces fonds n’ont pas été distribués convenablement, qu’en dites-vous ?
“Des gens pensent que dès que l’argent arrive, il faut tout de suite se le partager“
AKB : En cette période difficile de Coronavirus, c’est évident que la FIFA et la CAF viennent au secours du football mondial. C’est très bien parce que cette pandémie a causé d’énormes pertes financières à beaucoup de secteurs, y compris le football. Si ces deux organes ont jugé nécessaire de venir au secours de la Guinée, c’est bien. Maintenant, pour ce qui est de la répartition, je ne vous apprends rien en disant que ces instances, lorsqu’elles vous envoient des fonds, c’est pour un but bien déterminé. On voit beaucoup de bruit en ce qui concerne le partage. Des gens pensent que dès que l’argent arrive, il faut tout de suite se le partager. Quand la FIFA vous envoie 10 euros pour acheter des ballons, même si tu achètes des chasubles, ou des crampons, cela peut être considérer comme un détournement.
Tout décaissement de fonds, doit être suivi d’une concertation entre les membres du comité exécutif et le président. Franchement, je ne vois pas où il peut y avoir de problème. Je n’ai aucun doute que ces fonds envoyés par la FIFA et la CAF seront utilisés à bon escient. Pourquoi l’argent est venu, c’est quoi le but et dans quel secteur il faut le mettre ? Les membres de la fédération, ce sont des responsables qui sont déjà averti. Si d’autres pensent autrement, libre à eux de penser ainsi. Mais l’utilisation de cet argent, il faut être très prudent.
Récemment, Didier SIX a annoncé via les médias la désignation de Naby Keita comme capitaine du Syli au détriment d’Ibrahima Traoré. Quel est votre analyse de ce sujet très sensible au sein de la sélection ?
AKB : Je n’ai pas envie de commenter l’attitude de l’entraineur sur ce dossier de capitanat. Je veux juste dire qu’un entraineur est tenu aux résultats. Tout ce que je souhaite, c’est qu’il nous amène au moins en demi-finale de la CAN, pourquoi pas nous qualifier à la coupe du Monde. Sa façon de prendre des décisions ou de faire certaines choses, chacun est libre de commenter ou pas. On l’attend aux résultats, on fera après son bilan.
Le congrès électif de la Féguifoot aura lieu en 2021. Bouba Sampil annonce sa volonté de se porter candidat pour la présidence. Est-ce une annonce qui fait peur, ou ce n’est que du bruit ?
AKB : Si Bouba Sampil juge qu’il est nécessaire pour lui de se présenter aux prochaines élections à la féguifoot, de briguer la présidence, pourquoi pas. Libre à chacun de vouloir se présenter ou pas. Si c’est dans le but d’amener le football guinéen le plus loin possible. C’est un sentiment personnel qu’il a exprimé. Quelqu’un d’autre aussi peut se présenter, comme Bouba Sampil. C’est normal que chacun se porte candidat pour la présidence ou pour être membre du comité exécutif.
La rencontre entre Antonio Souaré, KPC, Mathurin et Bouba Sampil chez KPC. Comment voyez-vous cette réunion ? Est-ce le début d’une nouvelle ère pour notre football ?
“L’avenir de notre football se discute au siège de la fédération pas dans un salon”.
AKB : Depuis cette rencontre, chacun y va de son commentaire. Si le président Antonio Souaré a jugé nécessaire de se rendre au domicile de son frère KPC, quoi de plus normal. Les autres aussi (KPC, Mathurin, Bouba Sampil), peuvent se déplacer et aller chez le président Antonio. C’est normal, si c’est pour parler des problèmes personnels ou de familles. Moi je reste persuadé que le patron du football guinéen s’appelle Antonio Souaré, du moins jusqu’au prochain congrès électif de la Fédé. Et ça, c’est les membres statutaires qui en ont décidé ainsi. Pour moi, s’il faut discuter du football, ce n’est pas dans le salon d’un individu.
Qu’il soit KPC, Mathurin, Bouba Sampil. L’avenir de notre football se discute au siège de la fédération guinéenne de football. Personne ne pourra me convaincre que cette rencontre visait à discuter de l’avenir de notre football. Ce n’est pas possible. Si c’était le but recherché, il fallait tenir la rencontre au siège de la Fédé, et sanctionner la rencontre d’un procès-verbal. Après, ces mécènes, qu’ils se donnent la main, mettent leurs moyens et beaucoup d’argent pour faire avance notre football. Il y avait 4 présidents à cette réunion, et on a 28 présidents de clubs de Ligue 1 et 2 en Guinée. Est-ce que ces 4 présidents ont décidé de quelque chose à la place des autres ? Non. Je ne pense pas.
Interview réalisée par Mlamine Touré