TANGER- La scène devient trop récurrente pour le football guinéen. Un adversaire se ruant sur le terrain, dans d’immenses cris de joie, au cœur d’une euphorique ronde. Côté guinéen, les têtes baissées, les pas lents, on rumine les opportunités gâchées et on nourrit à cet effet de grandes déceptions. C’est la triste image qui revient sans cesse chaque fois que les Guinéens jouent des matchs décisifs.
Mais le plus difficile à digérer n’est pas l’élimination. C’est plutôt ce détestable sentiment de satisfaction que nourrissent des Guinéens, avec des prétextes fallacieux révélateurs du manque d’ambition des populations et de leurs dirigeants. C’est la rhétorique consolatrice qui soutient qu’on a pourtant bien joué.
Le comble, c’est la confession honteuse de l’entraîneur des jeunes espoirs, en conférence de presse qui affirme, sans commisération, que l’équipe est novice et qu’elle n’était pas attendue à ce stade de la compétition, comme pour se dédouaner de la déconvenue. Bizarrement, nombre de Guinéens ont repris à leur compte ce désaveu.
On a encore entendu ces absurdités il y a un peu moins d’un mois, quand les seniors, la bande à Naby Keïta, ont été défaits dans leur double confrontation contre l’Égypte et le Brésil. Ça s’appelle la malédiction Guinéenne.
Ce vendredi soir, pendant que l’espoir était grand de voir le football guinéen historiquement s’exprimer aux JO de Paris, les joueurs ont laissé filer leur chance devant les Maliens, la bête noire. Battue aux tir aux buts 4-3, à l’issue d’un match qui était pourtant à portée de mains, l’équipe de Morlaye Cissé devrait réussir au barrage qu’elle devrait disputer contre une équipe asiatique.
Les dirigeants du CONOR qui doivent s’en aller bientôt, devraient cyniquement être contents de pouvoir gérer, éventuellement, un dernier rendez-vous budgétivore de leur mandat.
Edito Guineefoot