Edito – Nul doute qu’aujourd’hui, la demande la plus basique pour les Guinéens est de pouvoir regarder leur équipe nationale dans leur pays. Nul doute que le football est un vecteur de paix et d’unité nationale. Nul doute que la Guinée a du mal à mettre en place les infrastructures nécessaires pour le sport roi qu’est le football.
Que des promesses, encore des promesses et de belles paroles.
Avec la machine à remonter le temps, la Guinée allait organiser la CAN 2025, mais nous sommes en 2025, et la réalité est que la Guinée, qui devait organiser la CAN, est absente de sa propre CAN.
Oui, ce n’est pas un rêve : la Guinée était candidate à l’organisation de la CAN 2025. Cette même Guinée, cette année-là, ne possède aucun stade homologué pour jouer ses matchs à domicile. Quel écart entre les paroles et les actes !
Début septembre 2022, on lisait ce communiqué officiel : « Lors du Conseil des ministres tenu hier, jeudi 08 septembre 2022, les ministres des Sports, des Finances et du Budget ont fait une communication conjointe relative à l’état des lieux du projet d’organisation de la CAN Guinée 2025 », précise le compte-rendu fait par le porte-parole du gouvernement.
À ce jour, 166 millions de dollars sont inscrits dans la loi de finances rectificative pour la construction des infrastructures sportives, routières, hôtelières, sanitaires, hydrauliques, énergétiques, sécuritaires et de télécommunications, conformément aux exigences de la CAF.
En fin septembre 2022, le président de la Confédération africaine de football, Patrice Motsepe, a informé les autorités guinéennes que le pays n’organiserait pas la CAN 2025. En cause : des infrastructures et équipements « pas adaptés ou prêts » pour accueillir la compétition.
Malgré ce désaveu, aucune prise de conscience n’est à noter à ce jour. Comment l’expliquer ?
Les passages dans les médias de certaines personnes décisionnaires en disent long sur cette situation. Le PM Bah Oury déclarait, je cite : « La Guinée peut organiser une belle CAN mieux que la Côte d’Ivoire ».
Par la voix du ministre des Sports de l’époque, qui, lors d’une émission avec notre journaliste de Guineefoot, promettait l’organisation de la CAN :
Aujourd’hui, nous savons que les deux stades GLC et du 28 Septembre sont en rénovation pour être homologués par les instances internationales de football. Où en sont les travaux ?
En juillet, j’avais échangé avec la société mandatée pour restaurer la pelouse du stade du général GLC de Nongo, Limonta Sport.
Selon M. Francis Ciani, le contrat signé lorsque Bea DIALLO était ministre portait sur du gazon synthétique certifié PRO par la FIFA. Après une longue attente avant le déblocage des fonds d’avance, la FEGUIFOOT et les nouvelles autorités du ministère ont remis en cause le contrat initial en optant pour un terrain en gazon naturel. Peut-être un choix logique ? Mais pourquoi après la signature d’un contrat et le déblocage de l’avance des fonds ?
Le représentant de Limonta Sports souligne que les terrains en gazon naturel impliquent des coûts de maintenance élevés et surtout une complexité dans leur entretien, nécessitant deux personnes à temps plein ayant les bonnes compétences dans le domaine.
La Gambie, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone font mieux que la Guinée
La Gambie Comment expliquer que la Gambie, dont le stade a été suspendu en 2022, a pu rejouer en 2024 sur son stade de l’Indépendance ? Depuis l’interdiction, ce stade, construit dans les années 1980, a fait l’objet d’une rénovation complète de la pelouse, des tribunes, des zones techniques, du tableau d’affichage et des vestiaires. Des sections pour les médias et une section médicale ont également été ajoutées afin de répondre aux exigences de la CAF.
La Guinée-Bissau Le stade du 24 Septembre de Guinée-Bissau, qui a également été suspendu, a pu recevoir le certificat de conformité en moins de deux ans après sa réhabilitation. Le 19 novembre dernier, la Guinée-Bissau a joué dans son stade son match de qualification de la CAN.
La Sierra Leone La Sierra Leone est beaucoup plus avancée dans les travaux de mise en conformité. Des visites d’inspection de la CAF ont déjà eu lieu après une phase importante de travaux.
À quand la fin des travaux de nos deux stades et leur homologation par les instances internationales de football ? En attendant, les matches à domicile se joueront en Côte d’Ivoire ou au Maroc, avec un public privilégié capable de se procurer des billets d’avion et de séjourner à l’hôtel.
