CONAKRY- Dans une Tribune, le fondateur de “La Nouvelle Tribune”, exhorte le Président Alpha Condé à arrêter la guerre entre 2 de ses “frères”.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Avec tous mes compliments, je tiens sincèrement à vous exprimer ma gratitude et mes sincères remerciements de l’intérêt que vous porterez à cette préventive lettre ouverte sur un risque explosif dont les effets et conséquences sont, à ce jour, imprévisibles. Excellence Monsieur le Président de la République, Il s’agit, en vérité, d’une forme d’animosité impitoyable, féroce entre 2 de vos “frères” : Monsieur Mamadou Antonio Souaré, Président de la Fédération Guinéenne de Football et Monsieur Salifou Camara Super V, ancien Président de la Fédération Guinéenne de Football.
Excellence Monsieur le Président de la République,
En attendant de formuler les doléances qui motivent exclusivement cette publique sortie, permettez-moi de me présenter ou de me re-présenter à vous par le rappel de certains événements que le leader Politique dont vous étiez et le journaliste que je suis ou que j’étais ont vécu ou partagés ensemble.
Excellence Monsieur le Président de la République,
L’auteur de cette ouverte lettre n’est autre que le premier journaliste Guinéen à avoir eu l’initiative et pu, en 1992 quelques jours seulement après la légalisation des partis politiques le 03 avril de la même année, inviter le Secrétaire Général du RPG (c’était votre statut de l’époque avant le Congrès de présidentialisation de février 1994) dans une salle de rédaction en Guinée afin que le leader, méconnu et incompris dans le paysage médiatique Guinéen de l’époque, discrédité par le discours officiel comme “un violent Homme, un leader communautariste, agressif, un ennemi, un danger pour la République” se présente et s’explique aux Guinéens, tout au moins à celles et ceux d’entre eux qui s’intéressaient à la Politique.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Au départ de Mafanco, et en route pour le siège du journal à la Belle-vue en face de l’héliport, (les transversales n’existaient pas) nous avons marqué une pause dans une brigade de police enclavée et perdue dans les confins de Keniyen difficilement accessible où l’auteur a été témoin de la récupération de votre première Carte Nationale d’Identité. Excellence Monsieur le Président de la République, Il est également celui qui, après cette première sortie médiatique réussie dans les colonnes de “l’Indépendant”, (un Journal fondé par un groupe de cadres regroupés au sein de l’Association “AGIR” présidée par M. Aboubacar Sylla votre actuel ministre des Transports et porte-parole du Gouvernement), a conduit les uns après les autres, la plupart des journalistes Guinéens à votre domicile de Madina permettant ainsi à chacun de construire sa propre opinion du leader politique, dépeint par le pouvoir d’alors dans des traits les plus sombres. Excellence Monsieur le Président de la République, L’auteur de cette préventive ouverte lettre est celui qui vous a conseillé, en 1993, d’instaurer, dans votre Politique de Communication, le système de voeu annuel à la Presse Nationale et internationale, de rencontres et dîners périodiques avec des journalistes afin d’échanger sur les sujets d’actualités permettant aux uns et aux autres de mieux vous connaître. C’est le lieu d’ouvrir une parenthèse et de rappeler le courage de nos 3 confrères de la RTG ( Ben Daouda Sylla qui a été privé de son salaire et banni par l’ancien régime, Alpha Kabinet Doumbouya et Yamoussa Sidibe) qui etaient les seuls du service public à accepter ces invitations.
Excellence Monsieur le Président de la République;
L’auteur a été l’un des très rares sinon l’unique journaliste Guinéen, surtout entre 1992 à 1998, (les années d’enfer de votre parti consacrées par votre arrestation le 15 décembre 1998 à Pinet) à couvrir systématiquement vos activités et à signer les articles à l’opposé total non seulement du discours officiel mais aussi des phillipiques et virulences entretenues et amplifiées de vos rivaux et des dissidents débauchés des rangs du RPG pour décourager vos plus irréductibles partisans, justifier les foudres et représailles du régime qui s’abattaient sur les militants et responsables.
Excellence Monsieur Le Président de la République ;
C’est contre cet auteur, en 1994, que des “dissidents ” du RPG (Ahmed Tidjane Cissé, Jean Soumahoro, Elhadj Ibrahima Fofana, Djoumessy, Moussa 3 Bayault Camara, Galema Guilavogui etc.) ont fait une descente musclée en 1994 au siège du journal “L’Indépendant” avant d’intenter contre lui un long procès qui est allé du Tribunal de Première Instance à la Cour d’Appel de Conakry.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Le seul crime de l’auteur a été d’avoir révélé à l’époque, le contenu d’une réunion secrète que ces dignitaires de votre parti, au moment des faits, avaient eu avec le ministre de l’intérieur, feu René Alseny Gomez (Paix à son âme) et leur accord d’accuser le Secrétaire Général du RPG, que vous étiez, de préparation ” d’une tentative d’assassinat du Président Lansana Conté, de complot, de recrutement des mercenaires. ..” Cet article : ” Grand complot contre Alpha Condé ” paru dans le journal avait valu à cet auteur un long procès.
Excellence Monsieur le Président de la République,
C’est l’auteur de cette ouverte lettre qui, une soirée endeuillée de 1995, est venu suggérer au Président du RPG de faire le déplacement de Wawa et présenter ses condoléances au Président Lansana Conté suite au décès de la maman du Chef de l’État, Hadja Mmah Camara (Paix à son âme ). Après des chaudes discussions (comme nous en avions l’habitude) et l’arrivée de Foday Fofana, correspondant de la BBC, avec la même idée, vous avez accepté de faire le voyage de Wawa, avec 2 journalistes (Mamadou Dian Diallo Pountchoun et Foday Fofana). C’était la première et, je crois, l’unique fois que le Président du RPG, Alpha Condé et le Président de la République, le Général Lansana Conté se voyaient et échangeaient les poignées de mains.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Au retour, vous m’avez fait part de votre satisfaction d’avoir effectué ce déplacement puisque vos collègues de l’opposition (Bah Mamadou, Siradiou Diallo, Jean Marie Doré ( QU’ALLAH, NOTRE CRÉATEUR, ait leurs âmes ) étaient tous allés sans vous avoir prévenu.
Excellence Monsieur Le Président de la République ;
C’est avec l’auteur de cette ouverte lettre, côte à côte à l’arrière d’un véhicule banalisé, que vous êtes, nuitamment en juin 1995, allé au Camp Soundjata Keita de Kankan pour négocier, avec le COMAZONE de l’époque le feu Général Kerfalla Camara, la libération des jeunes militants et sympathisants du RPG freinés dans l’enthousiasme élan de la campagne des législatives et communales couplées de JUIN 1995 et mis aux arrêts par un contingent militaire sur instruction du duo Lamine Diallo ( Gouverneur de Kankan ) et Noumoukè Diallo ( Préfet de Mandiana)
Excellence Monsieur Le Président de la République,
Cet auteur a été (avec feu Alkaly Sylla de l’Indépendant, Paix à son âme. Amen), les seuls journalistes à couvrir les manifestations des Guinéens et Africains contre le Général Lansana Conté et les membres de sa délégation partout aux Etats-Unis en Août et Septembre 1999 pour réclamer votre libération inconditionnelle et l’indemnisation des habitants expropriés de Kaporo rails
Excellence Monsieur Le Président de la République ;
Si la Presse nationale et internationale, dans l’ensemble, s’était mobilisée en votre faveur durant la longue période de détention et durant votre procès (1998 – 2001), seul le Journal de cet auteur , ” La Nouvelle Tribune ” a été cité, attaqué virulemment à la barre par les avocats de la partie civile notamment Me Dinah Sampil à cause de ses articles demasquant les grossiers montages pour obtenir votre condamnation.
Excellence Monsieur Le Président de la République ;
C’est également cet auteur qui a décidé de mener une enquête sur les ” temoins” et révélé leurs bruyantes réclamations financières dans les couloirs de la Présidence de la République menant au bureau de l’Agent Judiciaire de l’Etat, M. Mohamed Sylla.
Excellence Monsieur Le Président de la République ;
Ce scandale paru dans “La Nouvelle Tribune ” et repris par la Presse internationale (Africa numéro I, RFI, Jeune Afrique etc.) a permis de démasquer, à la face du monde et définitivement, les jeunes faux témoins fabriqués pour etablir votre culpabilité, justifier votre condamnation certaine, et enrichir des dignitaires et hauts cadres par le biais des grossiers montages dont sont experts les cadres aux frais du contribuable Guinéen.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Si j’assume sans aucun regret, tous ces faits, ces articles qui reflétaient, de mon point de vue, la réalité de l’époque, ce passé devenu passif, ce n’est nullement dans l’intention de tirer la couverture sur soi, revendiquer un mérite ou une gloire, encore moins réclamer une part du gâteau ou butin de la victoire d’une guerre à laquelle je n’ai jamais prétendu avoir joué un quelconque rôle. Même si, à travers Monsieur Rachid Ndiaye, j’ai contribué à l’établissement du pont entre mon ami et frère M. Naby Youssouf Kiridi Bangoura et le Président – candidat du RPG à la présidentielle de 2010, un ralliement dont j’ai pu mesurer le poids et les effets sur le vote, au second tour, de l’électorat côtier. Monsieur le Président de la République, Je m’arrête là, n’ayant pas vocation à écrire l’histoire du RPG et de son leader qui nécessite beaucoup de concentration et des milliers de pages, espérant cependant que vous m’avez enfin reconnu.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Mieux que quiconque, si vous vous êtes bien rappelé de moi, vous savez que ce n’est ni un démagogue ni un opportuniste qui s’adresse aujourd’hui à vous. Si, j’ai pris tout ce temps à rappeller quelques faits relativement anciens, c’est pour simplement signifier que cette lettre ouverte n’est pas écrite dans la posture du Conseiller du Président Antonio Souaré, mais dans celle d’un journaliste que le hasard de l’histoire a mis sur votre chemin dans les moments les plus difficiles de votre parti, le RPG.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Conscient de la nature et de la qualité des relations que vous entretenez avec vos 2 “frères “, j’ai estimé, après mille réflexions, que pour être entendu, je devrais plutôt formuler les doléances, en plantant le décor et en insistant cependant sur les désagréments, même pour vous, que cette situation conflictuelle, alimentée et menée à distance, par médias, partisans anonymes et connus entreposés, peut produire si elle n’est pas stoppée. Excellence Monsieur le Président de la République, Depuis quelques années, l’opinion nationale et internationale, impuissante mais choquée et révoltée, est soumise au niveau du Football Guinéen à une guerre d’hommes, de leadership caractérisée par de vilaines scènes caricaturales et abominables, d’attaques, d’atteintes et d’injures insupportables que seul Monsieur le Président Alpha Condé a le pouvoir d’arrêter et définitivement.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Un jour de novembre 2015, quand vous avez réuni, sans doute de bonne foi au Palais présidentiel de SEKHOUTOUREYAH, le Président et les vice-présidents nouvellement élus ou réélus de la Fédération Guinéenne de Football ( Monsieur Salifou Camara Super V, Mme Traoré Dialikatou Diallo et Monsieur Amadou Diaby), en présence de vos frères, Monsieur Ibrahima Kassory Fofana, alors Ministre du Partenariat Public-Privé, Monsieur Mamadou Antonio Souaré, Président du GBM, grand mécène du Sport et Monsieur Siaka Barry, Ministre des Sports à l’époque, pour aplanir les divergences et concilier les positions, les dissensions ont commencé à se manifester dans le Football.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Sans revenir sur les détails de cette réunion, malheureusement, non étendue à tous les membres du Comité Exécutif, il est évident que l’échec de la médiation et la vexation présidentielle qui en a résulté ont plongé le Football Guinéen ou plutôt sa direction dans l’ebulution, dans la turbulence entraînant une profonde crise avec la fronde des membres du Comité Exécutif contre leur Président. Avec l’implication des acteurs et membres statutaires, la crise s’est aiguisée et la FIFA, à la place du Comité Exécutif conflictuel, a installé, le 28 février 2016, un Comité de Normalisation chargé de réviser les textes et d’organiser de nouvelles élections dans un délai maximal d’un an.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Toutes ces situations qui ne sont possibles dans tout pays sans la bénédiction du Président de la République, confirmaient votre mécontentement et votre éloignement de Monsieur Salifou Camara Super V depuis l’infructueuse réunion du Palais présidentiel. Bref, il était désormais clair que le Président de la République avait lâché le Président de la Fédération Guinéenne de Football.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Quelques mois plus tard en novembre 2016 précisément, Monsieur Mamadou Antonio Souaré et Monsieur Salifou Camara étaient tous les 2 au nombre de vos invités lors de la visite d’état effectuée en République Populaire de Chine. Pourtant, et par manque de clarté, entre vos 2 “Frères “, poussé l’un contre l’autre, un fossé couvert mais profond s’était déjà creusé, une crise latente était perceptible.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Votre “frère préféré ” des 3 et collaborateur proche, Dr Ibrahima Kassory Fofana avait bien senti le froid et le malaise entre ses 2 amis et frères, lors de ce voyage au pays de votre inspirateur philosophique, Mao Zedong. Il a tenté, dans sa suite hôtelière, une réconciliation qui, malheureusement, n’a pas voulu aborder la cause essentielle et unique du malaise entre Monsieur Mamadou Antonio Souaré et Monsieur Salifou Camara Super V : la bataille pour la Présidence de la Fédération Guinéenne de Football que les circonstances de l’époque destinaient à l’un et que le second, revenu dans les grâces présidentielles, tenait à reconquérir.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Quand vous avez reçu, quelques minutes après l’assise dans la suite ministérielle, ceux que vous avez qualifié de ” mes 3 meilleurs et bons frères” (venus, avec la future députée Mme Eva, rendre compte des conclusions de la gentille mais naïve réconciliation), vous avez salué l’initiative non sans vous être exclamé : ” Et la Fédération ? La Fédération ne peut pas rester dans ce désordre … ” . Mais, aucun de vos interlocuteurs n’a donné suite à votre manifeste préoccupation. Tout comme, un peu plutôt chez le Ministre Kassory Fofana, la question liée à la bataille pour la présidence de la Fédération Guinéenne de Football a été purement et simplement ignorée. Donc, rien n’était résolu.
Excellence Monsieur le Président de la République,
J’ai tenté une ultime méditation à la veille des élections, le 27 février, via le Ministre Kassory Fofana afin de ramener l’un à la raison constatant que les membres statutaires lui avaient tourné le dos et porté leur choix sur l’autre. Dans une longue conversation téléphonique que j’ai eu avec lui, sur recommandation de mon frère Ibrahima Kassory, entre Dubreka, d’où je revenais et Conakry, en présence de mon frère Ibrahima Diallo de FM Liberté, votre “frère ” Salifou Camara m’a prévenu de combattre de toutes ses forces votre “frère ” Antonio Souaré si ce dernier faisait simplement acte de candidature.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Bien entendu, que j’ai rendu compte au Président Antonio Souaré. Mais, face à l’assurance et à la détermination affichée par Salifou Camara Super V au cours de cet échange téléphonique de plus d’une heure, j’avais déjà commencé à avoir des appréhensions par rapport à la position réelle du grand “frère ” que vous êtes dans cette bataille électorale.
Excellence Monsieur le Président de la République,
C’est dans ce climat de préalables non clarifiées et réglées par vous, que les membres statutaires, à 99,99 %, ont élu le 28 Février 2017, un de vos “frères” Monsieur Mamadou Antonio Souaré, à la Présidence de la Fédération Guinéenne de Football.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Dès le lendemain de cette élection, le 1er mars 2017, votre “frère” battu, Salifou Camara Super V, très sûr de son fait, a engagé les hostilités. Ainsi, Salifou Camara Super V, qui jamais n’a accordé auparavant la moindre interview à un journaliste, s’est invité sur une chaîne de radio locale où il a eu tout le loisir de se défouler. Excellence Monsieur le Président de la République, Même si l’article 17 des Statuts de la FIFA consacre l’Indépendance de ses membres et de leurs Associations : “Chaque membre doit diriger ses affaires en toute indépendance sans l’ingérence d’aucun tiers. Les organes des membres ne peuvent être désignés que par voie d’élection ou de nomination interne. Les statuts iii membres doivent prévoir un système leur assurant une indépendance totale lorsqu’ils procèdent aux élections et nominations.”, il est évident, et dans tous les pays du monde, que ne dévient Président de la Fédération qui le veut.
Excellence Monsieur le Président de la République,
En Guinée, tout ce qui précède et l’histoire démontrent que le Président de la Fédération, à défaut d’être nommé par les pouvoirs publics, est toujours un choix protégé de l’ordre établi, du Système en place. Dans les années 1960, suite à une plainte du Président Modibo Keïta du Mali qui ne ratait aucun match des Aigles, le Président Ahmed Sekou Toure a fait remplacer Monsieur Yoro Diarra par Monsieur NFamara Camara qui est resté inamovible Président de la Fédération Guinéenne de Football jusqu’à la chute du régime du Parti-Etat, le 03 Avril 1984.
Excellence Monsieur le Président de la République,
“Autres temps, autres mœurs”. C’est vrai que les textes de la FIFA ont évolué et sont devenus très exigeants de nos jours, mais la puissance publique ne s’est jamais démentie lors des scrutins dans le choix des Présidents.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Le Président Lansana Conté a fait élire, en 2001, Aboubacar Bruno Bangoura en poussant de force Salifou Camara Super V à la porte. À votre avènement, en 2011, vous avez favorisé le retour de Salifou Camara Super V, en poussant aussi à la porte Aboubacar Bruno Bangoura. Partageant le même véhicule, avec le Président Antonio Souaré, sur le long trajet Cité du 20 octobre – Marriott Hôtel, le 26 avril 2017 au Caire où il était venu assister à sa toute dernière réunion au niveau de la Commission interclubs (au sein de laquelle il avait été nommé en 2015 grâce à notre frère Almamy Kabele Camara et à l’unité et l’entente qui régnaient au sommet du Football Guinéen), feu Aboubacar Bruno Bangoura (décédé le 03 juillet 2018, Paix à son âme. Amen) en conclusion d’une longue causerie essentiellement sur le Football Guinéen, nous a confié ce message – confidence, finalement testamentaire : ” Mon frère, depuis que le Président Alpha Condé m’a avoué être l’instigateur de mon départ en 2011 à la Présidence de la Fédération, je m’en suis définitivement éloigné, je ne discute plus de Football avec un Guinéen. ” Avant de conseiller ” la lucidité, la prudence ” à son ami d’adolescence et second successeur à la Présidence de la Fédération, Antonio Souaré nouvellement élu, également membre de la commission interclubs de la CAF, “trop de faux et mensonges ” concluait il.
Excellence Monsieur le Président de la République,
En 2016, votre colère contre Salifou Camara Super V, que vous avez voulu punir, a été décisive dans la candidature et l’élection de Mamadou Antonio Souaré à la Présidence de la Fédération Guinéenne de Football. Il vous revient le droit de le confirmer ou de l’infirmer. Les proches du Président Antonio Souaré veulent et exigent pour lui, la paix et le respect dans toute sa dignité.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Comme tout le monde peut se rendre compte, rien, alors rien n’oppose vos 2 “frères ” et rien ne leur fait croiser les chemins. Ils ne se battent autour d’aucun marché public ou privé. Le seul motif de toutes ces guéguerres, de ces attaques incessantes et nauséabondes, de plainte devant les Tribunaux locaux et internationaux, d’atroces attaques sur tous les fronts, est la Présidence de la Fédération Guinéenne de Football.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Naguère, vos 2 “frères “, la main dans la main, avec l’ancien Secrétaire Général, Ibrahima Barry et d’autres ainsi qu’avec l’appui de l’ancien vice-président de la CAF, notre frère, Almamy Kabele Camara, la Guinée, qui ne brille pas forcément sur le terrain à la mesure des attentes, était une référence dans sa représentativité, une fierté enviée par bon nombre de pays Africains tant au niveau de la CAF que de la FIFA.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Le Président Antonio Souaré s’était totalement voué au service du Comité Exécutif durant le premier mandat (2011 – 2015 ) de Salifou Camara Super V et s’était investi à sa réélection en 2015 à votre demande. Il s’était encore remis à son service dès janvier 2016 lors du Championnat d’Afrique des Nations au Rwanda où il est venu pleinement joué une grande partition dans la performance du Syli National local, demi-finaliste du tournoi.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Le Président Antonio Souaré s’est fortement impliqué, d’abord pour éviter que le conflit n’éclate au sein de la Fédération Guinéenne de Football, ensuite pour le résoudre quand les membres du Comité Exécutif ont engagé la fronde.
Excellence Monsieur le Président de la République,
La force et la victoire de la fronde face aux efforts d’apaisement et de conciliation du Président Antonio Souaré, engagaient également votre responsabilité. Excellence Monsieur le Président de la République, C’est cette situation créée et non assumée qui nous a plongé, depuis 2016, dans ce climat exécrable. Ce climat malsain, qui n’honore pas le pays et ne permet pas de consacrer l’effort à l’essentiel, demeurant le développement de la pratique du Football afin d’éloigner les jeunes des fléaux et tares de la société, nous empêche aussi de maintenir le rythme et la position perdus d’antan dans les instances internationales.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Il devient aussi infernal et insupportable pour les partisans et supporters du Président Antonio Souaré, et cela risque de provoquer l’irréparable si vous ne preniez garde. Tous ont le sentiment que vous avez jeté le Président Antonio Souaré en pâture sans défense.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Lucide témoin, depuis 3 décennies, de nombreux cas de retournements de vestes dans ce pays, conscient du caractère démagogique des opportunistes, du respect et de la considération que lui valait sa royale position de Grand frère de tous au-dessus de la mêlée, mais aussi de sa dispendieuse passion pour le Football, j’étais le seul de ses proches à ne pas vouloir la candidature du Président Antonio Souaré.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Notre défunt collaborateur et frère, Cheick Dem (Paix à son âme. Amen) a rejoint sa dernière demeure avec le regret de voir cette Présidence de notre Patron vouée aux gémonies, souillée par des attaques sans qu’aucune Autorité ne se manifeste. Face à cette situation de désarroi, c’est le moment de le relever, Dem a souhaité que le 60 ème anniversaire de la Fédération Guinéenne de Football soit célébré dans la réconciliation, la paix des braves et les retrouvailles de toute la Famille sportive éparpillée avec l’onction du politique.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Et vous avez semblé conforter cet état d’esprit lors de l’inauguration du siège du COCAN 2025, quand vous déclarez : ” Vous avez trahi le peuple de Guinée parce qu’il y a une crise au sein de la fédération”
Excellence Monsieur le Président de la République,
Votre discours de ce 24 décembre 2019, était le plus beau cadeau de Noël que vous avez offert aux pourfendeurs du Président Antonio Souaré. Surtout que quelques mois auparavant, en juillet 2019 précisément, Salifou Camara Super V avait été gratifié et promu par un Décret Présidentiel signé de vous et le nommant au conseil d’administration du Webb Fontaine Group, une société en charge de la mise en ouvre du guichet unique du commerce extérieur en Guinée.
Excellence Monsieur le Président de la République
La Fédération est une structure intellectuelle composée d’être humains qui ont besoin d’un environnement tranquille, d’un climat de paix et de sécurité pour réfléchir dans la sérénité. Depuis près de 4 ans de vie de turbulence et de perturbation, il va sans dire que les résultats seront difficilement au rendez-vous.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Je suis de ceux qui croient que les dirigeants sportifs comme Mamadou Antonio Souaré, Aboubacar Dinah Sampil, Kerfalla KPC Camara, Mathurin Bangoura et d’autres moins connus, qui ont accepté de mettre la main à la poche pour financer sans contrepartie une activité qui protège la jeunesse des maux de la société contemporaine méritent d’être non seulement protégés mais aussi subventionnés pour leur oeuvre d’utilité publique. Excellence Monsieur le Président de la République, Ainsi, après le regrettable aveu d’impuissance de Monsieur le Premier Ministre, mon frère Kassory Fofana que j’ai essayé encore d’interpeller dans un vol en présence de son Conseiller Chérif, par rapport à la grande responsabilité qui devrait être la sienne dans le règlement de cette crise, il ne reste plus que vous comme solution.
Excellence Monsieur le Président de la République
Protecteur et soutien de Salifou Camara Super V, vous êtes le seul qui soit aujourd’hui en mesure de trancher et de mettre fin à la crise entre vos 2 “frères “, d’arrêter la confusion et de mettre un terme à la chienlit qu’elle provoque.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Clarifiez votre position sur la présidence de la Fédération Guinéenne de Football que vous avez rendu vascillante. Après tout, vous êtes le parapluie sous lequel tous s’abritent. Excellence Monsieur le Président de la République, C’est vrai que des pyromanes trouvent leur compte dans les affrontements, les conflits, mais comme disait Pierre Augustin Caron de Beaumarchais : “Le vent, qui éteint une lumière, allume un Brasier” Excellence Monsieur le Président Alpha Condé, il est encore temps d’éteindre les petits feux et remettez à l’endroit ce que le désordre savamment entretenu a mis à l’étroit Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments distingués.
Abdoulaye Condé
Journaliste