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Assemblée Féguifoot : ces entorses statutaires dans la procédure de révocation de Bouba Sampil

CONAKRY- La Fédération Guinéenne de Football (FGF) se retrouve une nouvelle fois sous le feu des projecteurs, au centre d’une polémique aux implications juridiques et sportives considérables. En cause, une tentative de révocation du président de l’institution, M. Aboubacar Sampil, menée dans des conditions pour le moins discutables. À l’analyse, cette démarche soulève de nombreuses irrégularités, contraires aux statuts internes de la FGF et aux normes établies par la FIFA.

UNE PROCÉDURE VICIÉ DÈS SON ORIGINE

La convocation de l’Assemblée Générale Ordinaire du 28 avril 2025 a laissé apparaître des manquements graves. L’ordre du jour évoquait de manière vague une « révocation d’une personne ou d’un organe (s’il y a lieu) », sans identifier l’intéressé ni exposer les motifs. Cette imprécision, qui contrevient à l’article 40.2 des statuts de la FGF, ne peut être interprétée autrement que comme une volonté délibérée d’empêcher le président en exercice de préparer une défense appropriée. Par ailleurs, le respect du principe du contradictoire, prévu à l’article 40.3, apparaît totalement négligé. Aucune information concrète n’a été portée à la connaissance du président Sampil concernant les accusations pesant contre lui, le privant ainsi de son droit fondamental à être entendu. Une telle légèreté procédurale, si elle devait se confirmer, invaliderait juridiquement toute décision prise lors de cette session.Fait notable : le président Aboubacar Sampil, conscient de la gravité des violations en cours, a officiellement saisi le Secrétaire Général de la Fédération par voie d’huissier, dans un courrier daté du mercredi 7 mai 2025, soit la veille même de cette Assemblée générale ordinaire. Ce recours formel vise à dénoncer la non-conformité des procédures engagées, et à exiger le respect strict des textes en vigueur.

DES PRATIQUES ADMINISTRATIVES CONTRAIRES AUX EXIGENCES INTERNATIONALES

Outre la procédure elle-même, c’est la gestion globale de l’instance qui soulève de vives inquiétudes. La FIFA, à travers l’article 19.3 de ses statuts, impose que les organes exécutifs soient élus démocratiquement. Or, certaines pratiques au sein de la FGF notamment la cooptation de membres au sein du Comité exécutif semblent s’affranchir de cette obligation. Une telle violation pourrait conduire à une mise sous tutelle de l’organisation, comme cela a été le cas pour d’autres fédérations africaines confrontées à des dérives similaires.Le Secrétaire Général de la FGF, garant de la régularité statutaire, voit ainsi sa responsabilité directement engagée. En tolérant des pratiques qui sapent la légitimité des décisions de la fédération, il s’expose à des sanctions disciplinaires, nationales comme internationales. L’article 57.3 des statuts de la FGF précise pourtant clairement ses obligations en matière de conformité et de transparence.

VERS UNE CRISE INSTITUTIONNELLE MAJEURE ?

Si la Fédération persiste dans cette voie, les conséquences pourraient être désastreuses. Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) pourrait être saisi pour illégalité manifeste de la procédure, et la FIFA n’exclut pas une suspension des activités de la FGF, ce qui priverait clubs et sélections de toute participation aux compétitions africaines et internationales.Une telle évolution porterait un coup sévère à l’image du football guinéen, déjà fragilisé par des années de turbulences internes. Elle éloignerait également d’éventuels partenaires financiers ou techniques, soucieux de s’associer à une gouvernance stable et respectueuse des standards internationaux.

UN RETOUR À LA LÉGALITÉ S’IMPOSE

Le président Sampil, s’appuyant sur le droit et les statuts, est en droit d’exiger l’annulation immédiate de cette procédure de révocation. En l’absence d’un sursaut de responsabilité de la part du Secrétariat Général, la FGF s’expose à une crise institutionnelle d’une ampleur inédite. La FIFA, la CAF et la Commission Électorale de la FGF ont été officiellement saisies. Leur réaction est désormais attendue avec la plus grande attention, car c’est l’avenir même de la gouvernance du football guinéen qui se joue.

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