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Edito

Bon retour au bercail, chers vétérans

 

BRUXELLES ―Le retour des anciens pros du Syli ne signifie pas la fin de l’exode des footballeurs guinéens qui s’envolent chaque année pour faire fortune hors de leur contrée natale mais, une nouvelle étape sur le chemin novateur du football local.

Il y a quelques semaines, en quittant le club grec Thessaloniki FC pour évoluer dans le championnat guinéen, l’ancien milieu offensif troyen Ibrahima Bangoura ’’Taboura’’ ne pensait qu’à la tâche qui l’attendait à Conakry. Mais, la joie de rejouer dans les stades de sa Guinée profonde l’empêchait de s’en soucier. 

 

À sa descente d’avion à Conakry, la retrouvaille était chaleureuse tant avec les fans et dirigeants qu’avec ses ex-coéquipiers en équipe nationale, fraichement employés, comme lui, par l’Association sportive du Kaloum (ASK). Ce sont : le vétéran dernier rempart du Syli, Kemoko Camara, le latéral Ibrahima Soreya Camara, le défenseur Alimou Diallo et le milieu Kanfory Sylla…etc. 

 

Et récemment, au-delà d’enrôler dans ses effectifs, comme manager du club, l’ex-sélectionneur national du Sénégal, Amara Traoré, l’ASK a renforcé son armada en recrutant l’ex-attaquant du Syli, Sambegou Bangoura, en provenance de Panserraikos grec. Aux dernières nouvelles, ce club de la presqu’ile du Kaloum vient de signer le maestro Pascal Feindouno, venant d’Elazgispor turc. 

 

Peu de sportifs résistent à l’appel d’un club plus riche. 

 

Pour un sportif, ce n’est pas simplement une question d’argent, mais de possibilité de gagner des trophées. Les clubs qui peuvent acheter les meilleurs joueurs, peuvent aussi approcher ou gagner des trophées et obtenir plus de profits commerciaux. 

 

A l’apogée de leur talent, il y a quelques années, ces anciens pros pouvaient soulever une nation à travers leur prouesse sur le terrain. Ensemble, ces vétérans ont façonné le modèle de l’équipe et marqué des buts mémorables. 

 

Au Stade Harras el-Hodoud d’Alexandrie (CAN 2006, Egypte), dans une phase de jeu impressionnant, Feindouno servait minutieusement Taboura qui, sans tarder, décrocha vers la tête plongeante de Sambegou. Le ballon finit sa course dans les filets sud-africains, initiant l’élimination précoce des Bafana-Bafana et plaçant le Syli aux abords des quarts de finale. 

 

À Accra (CAN 2008, Ghana), Kanfory et ses collègues ont barricadé le milieu du terrain, empêchant les marocains d’y passer facilement et offrant à la Guinée son premier triomphe sur le Maroc en match officiel de football. J’en passe et des meilleurs ! 

 

Aujourd’hui, ces vétérans veulent être parmi les pionniers de la nouvelle tendance du football local en Guinée, en tant qu’acteurs sur le gazon. Leur entame en février dernier n’a pas été facile. Ils avaient l’air fatigués, méforme oblige, mais l’envie y était et la lueur d’un réveil progressif de ce club, jusque-là somnolant, était presque imaginable.  

 

Ce réveil, effectivement, n’a pas tardé : L’ASK a quitté la dernière position dans le classement du championnat national — (0 point, après trois journées et autant de défaites) — pour se hisser à la troisième place (18 pts, 11e j) près des co-leaders Satellite et Horoya (20 pts, 11e j), sans la moindre défaite en huit matchs d’affilée. 

 

Derrière ce genre d’initiatives prometteuses, on trouve des stratèges comme Bouba Sampil (ASK), Antonio Souaré (HAC), Jean-Jacques Grenier (Athletico), Sylla Mariador (Satellite), Thiangui Diallo (Felo)…etc. Ils feront tout ce qu’ils peuvent, mais il est souhaitable que leur bon acte exhorte l’Etat à faire le reste. Car, le pays manque d’infrastructures sportives adéquates. 

 

Par le passé, le comeback des ex-internationaux (Kemoko, Salam Sow, Latore, Passi…etc.) au sein du Hafia FC n’a pas été à la hauteur des attentes. Une fois, dit-on, n’est pas coutume. Cette fois-ci, bien qu’il soit trop tôt de dire si ce retour exceptionnel de nos ex-internationaux serait fruitif, les supporters guinéens, eux, méritent de voir leurs artistes, même au crépuscule de leur carrière, en chair et en os.  

 

Et, quand on considère combien de jeunes footballeurs continueront de progresser en se frottant à leurs ainés et idoles, on comprend qu’un vétéran talentueux ne doit pas raccrocher ses crampons. Qu’il ne peut pas prendre sa retraite. Il est comme un enseignant, comme un cultivateur transmettant son savoir-faire, après plusieurs années de labeur. 

 

Bon retour donc au bercail, chers vétérans.

Moysekou

Guinéefoot©

―BRUXELLES, Mar. 23 Avr. 2013―BE

 

 

 

 

 

 

 

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