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Didier Six:  » Mon premier travail pour changer les choses  » (Interview)

CONAKRYArrivé il y a si peu, Didier Six, l’entraîneur du Syli national de Guinée aura néanmoins eu le temps de remarquer le lien quasi-fusionnel entre les Guinéens et le football. Un lien qu’il pense être un tout pour la Guinée. Se prêtant au micro de notre rédaction, le technicien français a par ailleurs confié ses impressions au lendemain des deux premières rencontres livrées par son équipe dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2021. Plein d’espoir quant à l’avenir du Syli national, Didier Six n’est cependant pas rêveur. Lucide dans son analyse et sobre dans ses jugements, il veut imprimer à ses poulains la culture du travail et de la discipline, pour amorcer un nouveau départ.

Quels sont vos sentiments au lendemain des deux premiers matches que votre équipe a livrés au titre des éliminatoires de la CAN 2021 ?

Didier Six : C’est un sentiment de joie, je trouve que le résultat est positif. Aller chercher un point au Mali, je trouve que c’est quelque chose d’important. Le répondant qu’il y a eu de la part des joueurs par rapport à ce que je leur demandais a été très positif. Mais il ne faut pas s’endormir sur une satisfaction, il y a deux matches qui vont arriver pour les éliminatoires pour la CAN qui sont importants. En ne nous prenant pour ce que nous ne sommes pas, en travaillant pour bien préparer ces matches on peut avoir encore des récompenses.

La composition du Syli national n’a pas fondamentalement évolué entre la dernière CAN et les deux dernières rencontres contre le Mali et la Namibie. Cependant, vous occupez déjà la première place de votre groupe. Sur quels leviers il a fallu agir pour obtenir un tel changement ?

Je pense qu’il fallait redonner une sécurité défensive. Il y a beaucoup de joueurs de qualité au milieu mais aussi à l’avant. La sécurité défensive permettait à ces joueurs de se libérer plus facilement. Donc, ça a été mon premier travail pour changer les choses.

En particulier, la prestation des bi-nationaux avait été très critiquée par les supporters guinéens. Mais vous les avez globalement maintenus. Est-ce à dire que les critiques étaient infondées ?

Personnellement, je n’ai pas entendu de critique sur les bi-nationaux. C’est trop facile d’émettre des critiques sur les bi-nationaux, mais je ne nie pas le fait que je suis aussi à la fois dans l’attente des joueurs locaux. Je pense qu’ils ont tous leur place au sein de l’équipe. Et pour moi, les bi-nationaux sont des Guinéens au même titre que les locaux, ce sont des Guinéens qui jouent pour l’amour du maillot, pour l’amour de leur patrie. Ne cherchez pas ailleurs, ils sont des Guinéens et d’ailleurs c’est les premiers à respecter la discipline que j’ai mise en place.

Plus globalement, quel diagnostic avez-vous établi à votre arrivée à la tête de l’équipe nationale de Guinée ?

Je n’ai pas cherché à savoir ce que mon prédécesseur a fait ou pas, ce serait une injure vis-à-vis de lui. Donc, j’ai laissé faire un premier match pour voir comment ça pouvait se dérouler et ça s’est déroulé négativement mais positivement pour moi parce que j’ai vu la réalité que je pouvais apporter au Syli.

Lors de sa précédente phase qualificative, le Syli national avait enregistré un début tout aussi prometteur. Mais cela ne l’avait pas empêché de sombrer lors des phases finales de la dernière CAN. Qu’entendez-vous faire pour que l’histoire ne se répète pas ?

Le seul mot que j’ai à dire c’est le travail. Je ne vois pas ce que je peux dire d’autre ou qui soit mieux que le travail. C’est le travail qui donnera la confiance et la confiance donnera le résultat.

Au-delà de l’équipe elle-même, c’est l’environnement du football guinéen qui suscitait une certaine méfiance ces derniers temps. Comment décrieriez-vous celui dans lequel vous évoluez aujourd’hui ?

Il y a de bonnes choses qui sont en train d’être faites avec la Fédération guinéenne de football, avec l’engagement du staff technique pour le Syli. Lors de mes balades, j’ai aussi remarqué qu’à chaque cinquante mètres, il y a des jeunes qui jouent au ballon un peu partout. Les gens adorent le football dans ce pays. A l’ouverture de l’UFOA hier, j’ai rarement vu plus de 25.000 personnes pour assister à un match des U20. C’est dingue ! Tu vas en Côte d’Ivoire, un match des U20, se joue devant 100 personnes. Le football en Guinée est une messe, c’est une prière mais aussi un peu l’opium du peuple, parce que tout le monde se retrouve derrière. Je pense que le public guinéen est un connaisseur du football parce qu’il sait à un moment donné lorsqu’une équipe a tout donné, elle peut perdre aussi. Mais les Guinéens restent derrière leur équipe, mais par contre ils n’accepteront pas si l’équipe ne donne pas tout.

Selon vous, quels sont les changements opérés qui vous permettent d’espérer ?

Pour moi la première des choses d’abord, c’est la discipline. Il y a aussi cet engagement des joueurs qui doivent être conscients qu’ils jouent pour aller gagner, qu’ils ont un drapeau à défendre. Côté tactique, je pense qu’à ce niveau chaque match peut avoir une tactique différente par rapport aux joueurs que je possède.

Quelles sont vos marges de manœuvre dans la gestion du Syli national ?

J’ai toute les marges de manœuvre, j’ai la prompte liberté de gérer tout. Le président de la fédération guinéenne de football m’a fait savoir que c’est moi qui décide de tout. Je ne rencontre aucune opposition, aucune contrainte, c’est à moi de faire l’équipe et de leur ramener le résultat.

Quels sont vos rapports avec l’ensemble de l’encadrement technique de l’équipe guinéenne ?

C’est vrai que c’est un encadrement que je connais très peu et qui a été choisi par la fédération, mais j’avoue que ça se passe très bien entre nous.Je sais que nous avons chacun à apprendre l’un de l’autre et je suis sûr que tout se passera bien. En tous cas c’est ce que j’espère.

Ledjely.com

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