Conakry– «Il a été une fois », se dira désormais pour toujours comme pour parler de la seule victoire de la Guinée qui affadit l’hégémonie ivoirienne depuis très longtemps.
Quand exactement ? Je m’en souviens pas trop, mais depuis maintenant 6 matches toutes compétitions confondues, le syli national subissait la loi dictée par son voisin.
Malgré les moments difficiles de restructuration que traversent les éléphants de la Côte d’Ivoire, pour les observateurs dont le football occupe une place de choix dans le quotidien, cette équipe ivoirienne restait la favorite de cette rencontre, avec circonstance favorable, le match à domicile.
Pour ça d’ailleurs, on vendait à vil prix la peau du syli de Guinée, de cette équipe qu’ils ont connue avec d’autres entraineurs sans tenir compte des mutations intervenues au sein du groupe sous un autre leadership.
Il a donc fallu lui, Lappé pour changer la roue de l’histoire, restaurer l’honneur d’un peuple féru du football malgré les déboires de son équipe à laquelle il y tient, démentir les analyses qui n’avaient jamais été contredites jusqu’au soir d’un samedi 10 mai gravé a jamais dans les annales de l’histoire têtue.
Il a fallu non pas un expatrié, mais plutôt un local, le natif de kakandé, qui n’a pourtant jamais tapé dans le ballon même à sa tendre enfance comme c’est le cas pour toutes les générations d’âge dans nos pays.
Il a fallu lui, cet universitaire éducateur qui a su user de ce talent doublé de son courage personnel et de sa persévérance pour dompter une passion afin de réussir dans une confrontation intolérante et improbable.
Il a tout subi ; les critiques de tout genre, dont certaines sont fondées et qui ont été pour lui un véritable stimulant, donc fouetter son savoir-faire. D’autres par contre tendancieuses, le clouait au pilori dans le but de le déstabiliser, le disait-il.
Lappé, malgré tout, est resté fort, très fort d’ailleurs avec un mental d’acier, nous rassure en permanence, pour se consacrer à l’essentiel et laisser ses actions plaidées en sa faveur.
« Trappe, un qui cale mille », sont entre autres sobriquets utilisés pour designer l’homme et son audace.
Cette audace, il l’a bien fait valoir avec un schéma tactique et le choix des hommes sur qui personne presque ne pariaient contre un adversaire de cet acabit.
-Avec cette audace, l’équipe du syli a bien surpris aussi bien par le résultat que par la qualité de jeu produit.
Joueuse, entreprenante, concentrée, organisée, rassurante, combative, jamais depuis longtemps, on a vu un syli captiver à ce point.
« Rester là ou vous êtes est plus difficile que de tomber plus bas », dit un adage populaire du pays. Le travail ne fait que commencer, car l’objectif c’est la CAN 2019.
En attendant, Lappé, et tous les guinéens peuvent continuer à savourer cette victoire historique qui sonne comme une délivrance sportive face a une équipe qui a régné avec arrogance contre le Syli.
Lamine Mognouma Cissé