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Folie de délocalisations de matches en Afrique

Epidémie de virus Ebola, conflits, guerres, menaces terroristes, violences dans les stades… Autant de raisons qui poussent de plus en plus de gouvernements, de fédérations et de clubs d’Afrique à réclamer des délocalisations de matches de football loin de tout danger.

 

Les délocalisations sont décidément à la mode en Afrique, en ce mois d’août 2014. Il ne s’agit pourtant pas d’entreprises qui s’installent sur le continent, mais de matches de football qu’on déplace ou qu’on veut déplacer.

 

Les causes sont multiples : le virus Ebola qui fait des ravages en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, les violences dans les stades, les conflits et guerres en cours, les menaces terroristes…

 

Certaines crises ne datent pas d’hier. Mais elles ont un impact direct sur le football africain. L’exemple le plus emblématique concerne la Coupe d’Afrique des nations, la compétition phare du continent.

 

La CAN 2017, un cas emblématique

 

La CAN 2017 devait avoir lieu en Libye. Mais les autorités libyennes ont dû renoncer à l’organiser à cause du climat de violence qui prévaut dans le pays depuis 2011. Et elles avaient déjà jeté l’éponge pour l’édition 2013, finalement réattribuée à l’Afrique du Sud.          

 

La Confédération africaine de football (CAF) doit prochainement désigner un pays-hôte remplaçant. Le Ghana et l’Algérie ont fait part de leur intérêt pour cette édition 2017. L’Algérie, qui s’est portée candidate pour la CAN 2019, faisait figure de recours idéal depuis de nombreux mois, grâce à ses infrastructures et à ses moyens financiers. Mais la mort de l’attaquant camerounais Albert Ebossé, le 23 août à Tizi-Ouzou, après un match de championnat entre la JS Kabylie et l’USM Alger, a jeté le discrédit sur le football algérien.

 

L’Algérie, au cœur de la polémique

 

Résultat : c’est désormais la Fédération malienne qui demande à ce que le match de son équipe nationale face à celle de l’Algérie soit délocalisé. En effet, les « Aigles » doivent affronter les « Fennecs » algériens en éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2015, le 10 septembre 2014 à Blida. Or, les Maliens s’inquiètent au sujet de la sécurité des joueurs, suite au décès d’Ebossé, victime d’un jet de projectile par un spectateur.

 

Cette requête a toutefois peu de chances d’aboutir. Tout d’abord parce que les matches de l’équipe nationale d’Algérie sont beaucoup mieux encadrés que ceux du championnat local. Ensuite, parce que le président de la Fédération algérienne (FAF), Mohamed Raouraoua, jouit d’une influence et d’un grand prestige au sein de la Confédération africaine de football.

 

La FAF s’est elle-même interrogée sur la délocalisation d’un match de l’équipe d’Algérie… le 6 septembre face à l’Ethiopie, en éliminatoires de la CAN 2015. Raison invoquée : la propagation du virus Ebola en Afrique. La prudence est de mise du côté d’Alger : Addis-Abeba est une plaque tournante du trafic aérien sur le continent et brasse donc des milliers de voyageurs. Les autorités éthiopiennes sont en état d’alerte pour éviter toute crise sanitaire chez elles.

 

Vent de panique avec le virus Ebola

 

De fait, Ebola créé un climat d’incertitude et d’inquiétude. Le 12 août dernier, la Confédération africaine de football (CAF) a interdit les matches en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, les trois pays les plus durement touchés, car les manifestations sportives constituent des rassemblements de masse dangereux. Une mesure valable au moins jusqu’à la mi-septembre. Ainsi, l’équipe guinéenne affrontera celle du Togo, le 5 septembre à Casablanca (Maroc), sur terrain neutre.

 

Depuis, la CAF doit faire face à plusieurs autres demandes de délocalisation. Le gouvernement ivoirien a ainsi pressé la Fédération ivoirienne (FIF) et la CAF de déplacer le match Côte d’Ivoire-Sierra Leone, prévu le 6 septembre à Abidjan. Les autorités ivoiriennes veulent prévenir tout risque de propagation sur leur sol.

 

A l’inverse, d’autres ne veulent pas aller jouer dans des zones à risques. La Fédération du Congo-Brazzaville a ainsi demandé à ce que son match face au Nigeria, le 6 septembre à Calabar (sud), soit déplacé. D’une part, le Nigeria est touché par Ebola. D’autre part, le géant d’Afrique de l’Ouest doit composer avec la secte islamiste Boko Haram qui sévit dans le Nord du pays. Pour l’heure, la CAF n’a pas répondu à la demande des « Diables rouges » du Congo.

 

La CAF doit aussi se pencher sur celle de la Fédération tunisienne (FTF). La FTF ne veut pas que le Club Sportif Sfaxien dispute sa demi-finale aller de Ligue des champions, une compétition interclubs, à Kinshasa le 20 septembre, face à l’AS Vita Club. Un foyer d’épidémie est apparu en RDC…

 

Le vent de panique qui balaie le football africain a forcé la Fédération Internationale (FIFA) à assurer que la prestigieuse Coupe du monde des clubs aura bien lieu… au Maroc, à Marrakech et Rabat, fin décembre. Loin de tout danger, a priori.

 

Source: RFI

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