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Edito

GUINÉE-TCHAD : Qui sont les guerriers tchadiens ?

PARIS—Le Français Luis Fernandez, nouveau coach du Syli de Guinée, livrera ce soir face au Tchad, son premier match en tant que sélectionneur d’une équipe africaine. C’est dans le cadre de leur préparation pour les éliminatoires de la CAN 2017. Ce sera en région parisienne, précisément au stade de Saint-Leu La Forêt (coup d’envoi à 16h GMT).

 Le Tchad étant logé dans une poule dite difficile (Tchad, Nigeria, Egypte & Tanzanie), les géants Tchadiens auront la lourde tâche de se surpasser et cela commence par une bonne préparation.

Pour ces préparatifs, le sélectionneur du Tchad a retenu 22 joueurs pour un stage de 10 jours en France dont deux matchs amicaux contre la Guinée (ce soir) et le Burkina Faso avant de s’envoler pour le Nigeria. Il s’agit de 8 joueurs locaux, les autres évoluent en Europe et en Afrique.

Vainqueur de la 9e Coupe de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) en décembre dernier, le Tchad était le seul pays à ne jamais l’avoir gagnée. C’est d’ailleurs le tout premier titre de l’histoire du Tchad (en 54 ans d’existence) dans un tournoi international.

Le Syli guinéen et le Sao tchadien sont en pleine reconstruction. L’autre similitude entre ces deux équipes est que leurs dirigeants sportifs sont accrocs à l’improvisation et à l’amateurisme. Même si les Tchadiens domptent légèrement leurs homologues guinéens dans le désordre!

« Le problème, c’est qu’il n’y a aucune organisation. » indique le coach du Tchad, Emmanuel Tregoat (ex-coach de Paris FC,  [en équipe B, ndlr]) au micro de Sofoot.

Pourtant, le Tchad a des joueurs de qualité. Certains évoluent dans des championnats intéressants : première division en Grèce, en Slovaquie, en Roumanie…

Mais, que dire sur le plan local?

« Ils ont mis en place un championnat national, le niveau est faible. Mais ils ont l’impression que parce qu’ils ont fait un championnat national, plein de joueurs vont éclater. Le Tchad est vaste, les infrastructures sont moyennes, donc il y a encore peu, ils se contentaient de championnats régionaux. Ils ont fait venir un représentant de la FIFA pour les aider à organiser ce championnat à 12 équipes. Mais comme c’est difficile de se déplacer, les matchs sont regroupés : une équipe va faire trois matchs en une semaine et après elle ne joue plus pendant trois semaines. Certains joueurs, comme les étudiants, ne peuvent disputer que les matchs à domicile, car ils ont cours. Les entraînements, c’est en dehors des heures de cours. Les conditions d’hébergement sont catastrophiques. » a-t-il ajouté.

 

« C’est dommage, car il y a de bons joueurs avec une belle mentalité, on a failli éliminer le Malawi au premier tour de la CAN, qui n’a été éliminé qu’à la dernière journée des poules en éliminatoires. On a perdu contre eux dans des conditions particulières : on a perdu l’aller 2-0 là-bas, au retour chez nous on mène 3-0 à la mi-temps, mais quand on rentre aux vestiaires, on se rend compte qu’on s’est fait cambrioler. Chez nous ! Alors que le vestiaire est censé être surveillé par des militaires tchadiens. Il y a beaucoup de joueurs européens dans mon équipe, donc des portables, un peu d’argent de volé… » poursuit-il.

Malgré ces conditions difficiles, « il y a vraiment de quoi faire, car il y a de très bons joueurs. Les Tchadiens, ce sont des guerriers, ce n’est pas une légende. Sur le terrain, on peut compter sur eux » conclut Emmanuel Tregoat.

Tout un défi.

 

Moysekou,

Guinéefoot© 

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