CONAKRY- La crise dans le football avait atteint un niveau tel qu’on s’était résolu à admettre qu’il fallait s’y faire et pour longtemps. Le secteur miné par des guerres d’égos sur fond de crise de confiance ne laissait plus aucune chance au compromis ou à la concession nécessaire à un dénouement heureux. Pire, des mains invisibles, depuis l’extérieur, se donnaient le grand luxe de tirer les ficelles en espérant avoir, au finish, un texte taillé sur mesure qui devrait accélérer leur apothéose.
Donc, ni le CONOR jugé clivant par ses adversaires , mais qui en réalité , n’a pas su se surpasser pour éteindre le feu, ni le ministre des Sports, de son côté jugé à la fois partisan et complaisant ne s’est démarqué pour rabibocher les protagonistes à travers un discours de vérité et de fermeté. Alors, on avait fini par se convaincre que seul le Ciel parviendrait à régler la crise.
Il a donc fallu l’implication personnelle du Premier Ministre , Bernard Goumou pour faire de cette crise majeure un malheureux souvenir. Il n’est donc pas exagéré de dire que le sauveur de la crise se nomme Beranard Goumou, le patron du palais de la colombe. Ça fera pour lui, désormais, une crise de moins à résoudre dans un pays qui en est un gros pourvoyeur.
Selon nos informations, tout serait parti d’une rencontre anodine que le chef du Gouvernement a eu avec le Général Maturin Bangoura, lui-même acteur de la crise, Président du CIK, membre influent du G50 des acteurs qui rejetaient les nouveaux statuts proposés par le CONOR. Celui-ci aurait dépeint à son interlocuteur désireux à empiler les bonnes actions à son arc, la situation, combien de fois regrettable du football.
Nos sources sont catégoriques, tout est parti de là. Sauf qu’il est difficile de confirmer ce narratif.
Mais, peu importe. La vérité qui colle à la réalité et qui crève les yeux, est que le PM, depuis le vendredi 9 juin, a fait de la résolution de la crise qui minait le sport roi en Guinée, sa préoccupation majeure. En tout cas, c’est l’impression qu’en retiendra l’opinion publique, eu égard sa présence constante dans les longues réunions qui ont débouché sur cet accord historique.
En moins d’une semaine, une solution est trouvée. La crise est reléguée au passé.
A lire les résolutions, on se rend compte qu’il ne s’agissait, ni plus ni moins que d’une guerre d’intérêt. Il s’est avéré, comme on l’a si bien entendu, que les points de discorde n’étaient nullement des recommandations formelles de la CAF et de la FIFA. Le Premier ministre a mis un tiret sur cet argument, en exigeant un courrier écrit de ces institutions. Il s’agissait du vote par listes, de la cooptation des personnes ressources, et du quota des 30% réservé aux femmes et du statut de vote des ligues régionales.
A l’arrivée, le quota des femmes, en toute logique, dans un monde ou la gente féminine se fait rare, a été largement revu à la baisse. La cooptation, elle, a été abandonnée, et le statut de vote reconnu aux ligues régionales après plusieurs tergiversations qui ont failli avoir raison du compromis dont on pouvait se venter jusqu’ici. Par contre, le G47 a cédé sur le vote par listes qui donne un pouvoir à la limite autocratique au futur président de la FEGUIFOOT.
L’autre conflit auquel le football sera confronté, très prochainement, c’est l’élaboration des listes de candidatures qui va entrainer des scissions dans les camps. Ce conflit est interne, et n’aura pas besoin d’une nouvelle implication du PM.
Encore une fois, l’histoire retiendra qu’il a fallu, à un moment donné, l’implication du Premier Ministre Docteur Goumou pour amener les acteurs du football à s’accorder sur l’essentiel afin d’aller vite aux élections et mettre fin à la gestion du CONOR qui commençait à s’éterniser.
Edito Guineefoot.info