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Edito

Le progrès est-il possible sans changements ?

BRUXELLES Aussi longtemps que l’on s’en souvienne, le pays de Papa Camara a toujours été un terroir du football propre, géré par des responsables sportifs moins propres, ou moins futuristes.

 

Au ministère des Sports, comme aux différentes fédérations sportives nationales (Football, Basketball, Tennis, Athlétisme, Volleyball… etc.), les dirigeants se succèdent, mais l’état du sport guinéen reste le même : pitoyable.

 

Une situation qui inquiète Oumar et ses compatriotes passionnés du sport.

 

À Matongé (Bruxelles) où il exerce son métier à temps plein, il y a toujours des clients à coiffer, donc de l’argent à gagner mais, Oumar ne coiffe pas le soir lorsque la sélection guinéenne, le Syli national, doit disputer un match de football. Il suit attentivement le match en priant et, parfois, en dansant.

 

Et, depuis l’élimination du Syli dans la course pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN 2013) ; Oumar a coutume de me dire que si le Syli s’était qualifié à cette joute continentale, il y aurait atteint la demi-finale, voire même ramener le trophée ! Ses arguments sont souvent au conditionnel et sa vision pour le progrès sportif de son pays est, pour le moment, hypothétique.

 

Néanmoins, il ne désespère pas. Et, il est sûr que bon nombre parmi les supporters guinéens pensent la même chose. « Parfois, le football dépend de la chance » se console-t-il en parlant de la récente débâcle du Syli senior à Niamey, qui l’a privé de participer à la CAN 2013.

 

En sport, me semble-t-il, la chance est souvent le fruit du labeur. Elle chérit des trucs comme planning, organisation, vision, rigueur, détermination, gestion transparente…etc. Elle n’affectionne presque pas l’improvisation, l’amateurisme, l’anarchie, la dissension et querelles byzantines autour d’une équipe sportive.

 

Malheureusement en Guinée, la donne tarde à changer. Notre système sportif est dysfonctionnel : de l’entretien des équipes actuelles, à la formation à la base, rien n’est fait pour mieux préparer l’avenir, ou affronter le changement générationnel.

 

’’Le progrès est impossible sans changements, et ceux qui ne peuvent jamais changer d’avis ne peuvent ni changer le monde ni se changer eux-mêmes’’, disait Georges Bernard Shaw.

 

Aussi longtemps qu’il s’en souvienne, Oumar s’est toujours posé cette question : ’’A quand le vrai décollage du sport en Guinée ?’’

 

Moysekou

Guinéefoot©

 

BRUXELLES― Jeudi 27 Dec. 2012BE

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