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Michel Dussuyer : «Le Syli s’est renouvelé à 60% depuis 2010.»

Conakry – Sous le feu des critiques depuis l’élimination du Syli national à la CAN 2013, le sélectionneur national guinéen, Michel Dussuyer a été régulièrement ces dernières semaines annoncé sur le départ. Le Français est toujours là. Le flou crée autour de sa position par les autorités en charge du football guinéen, a fait tourner à plein régime la machine à rumeurs à Conakry et ailleurs dans le monde. Finalement pour le bonheur de ceux qui étaient pour son maintien et pour le malheur de ceux qui souhaitaient son départ, le comité exécutif de la FEGUIFOOT a tranché en se prononçant en faveur du maintien de Dussuyer à la tête du Syli national.

Le Français qui a eu cet après-midi un one-on-one avec Guineefoot, est revenu entre autres sur le match perdu contre le Niger et les dernières semaines marquées par une grosse agitation dans le milieu du football guinéen.

 

 

L’élimination du Syli national par le Niger pour la CAN 2013 a déchainé le courroux des supporters et certains responsables de la FEGUIFOOT à l’encontre de Dussuyer. Étant le premier responsable de l’équipe nationale, il a été indexé en premier lieu comme étant le responsable de cette élimination inattendue de la Guinée. L’homme aussi ne s’est pas défaussé, il a accepté de prendre la responsabilité du fiasco. «En cas d’échec, l’entraineur se retrouve toujours en difficulté, a dit Michel Dussuyer. Il n y a aucun entraineur qui gagne tous ses matches. Je dis que l’entraineur n’est jamais à 100% responsable d’un échec comme il ne l’est pas aussi en cas de victoire. Mais l’échec fait partie de la vie de l’entraineur. Il faut savoir se relever et regarder vers l’avant. Je suis conscient que l’entraineur est toujours en première ligne en cas d’échec. En ce qui me concerne, je prends entièrement ma responsabilité. » 

 

Le revers de Niamey a sérieusement affecté le Français qui essaie aujourd’hui de se relever en expliquant les causes de la déroute face au MENA. «C’est à la fois une grande déception et une grosse frustration. Il est assez dur de s’en remettre. Il y a eu le tirage au sort, c’est douloureux de réaliser que nous ne serons pas à la phase finale. Ça fait partie du jeu. Maintenant, il y a beaucoup de critiques qui fusent, c’est aussi une occasion pour moi de répondre et d’expliquer. Je comprends les réactions, la déception et la frustration. Sur ce point précis qui est ce coup de pieds défensif, il faut voir le contexte. Depuis la sortie de Mamoudou Mara, nous avions perdu en taille. Mamoudou Mara est efficace dans le jeu aérien. Au moment où Mohamed Lamine s’apprêtait à faire son entrée, il m’avait semblé important d’additionner des centimètres dans notre jeu aérien. Nous avons pris le premier but sur une erreur de placement suite au coup de pieds arrêté et le second sur des erreurs techniques. Ce n’était nullement par défaut d’organisation.»

 

Pour Michel Dussuyer, le fait que la Guinée ne dispose pas d’un effectif dense est un gros handicap. «Nous n’avons pas un réservoir de joueurs comme la Cote d’Ivoire, le Cameroun ou le Sénégal. Quand nous avons un certain nombres de joueurs clefs forfaits, ça nous met directement en difficulté. Je rappelle que lors des matches contre l’Égypte et le Niger, nous avons fait face à beaucoup de forfaits notamment sur le plan défensif. Cela n’est jamais facile à gérer. L’absence de ces joueurs entraine automatiquement une baisse de niveau en termes de performance, a regretté Dussuyer. » 

 

Le flop de Niamey a remis en question le fonctionnement de Michel Dussuyer et ses capacités à faire progresser le Syli national. Nombreux sont ceux qui militaient pour son limogeage. En fin de compte, le Français va rester à son poste. «Il n’y a pas eu de discussions ces derniers jours. Avant son départ pour Dubaï, le président de la fédération m’a informé que je suis maintenu dans mes fonctions. L’affaire a été tranchée par le comité exécutif de la FEGUIFOOT. Il n’y aura pas de changement au sein du staff de l’équipe nationale, a déclaré Dussuyer.»

 

14 novembre, journée FIFA


Étant désormais maintenu, nous avons voulu connaitre le programme du Syli national à l’occasion de la journée FIFA du 14 novembre prochain. «Pour le 14 novembre, il n’y a rien de prévu pour certaines raisons. Après l’élimination, il y a eu une période de flottement. En plus, il y avait beaucoup d’interrogations sur moi. Le choc de l’élimination a été durement ressenti. Maintenant la prochaine journée FIFA est celle du 6 février 2013. À cette date, nous allons tout faire pour pouvoir nous regrouper et travailler. Ce sera à un mois et demi de notre match contre le Mozambique, a annoncé Dussuyer.»

 

Malgré le naufrage au stade Seyni Kountché, Dussuyer reste très optimiste pour l’avenir du Syli national. « Je suis un homme de challenge, un homme de projet. Ce n’est pas dans mon fonctionnement de jeter l’éponge. Nous avons un groupe qui est jeune et qui a une énorme marge de progression. Il ne faut pas tout casser, tout déstabiliser. Il y a juste un manque de maturité pour les grands rendez-vous. Mais je suis convaincu que les jeunes font gagner progressivement en maturité. Pour le moment, le championnat local est un vrai challenger à relever. Il faudra faire beaucoup attention aux joueurs locaux. Nous allons aussi mettre l’accent sur la formation. »

 

L’apport de Morlaye Soumah au sein du Syli national

 

«Entre Morlaye et moi, il y a un travail de collaboration qui se fait. Je prends régulièrement des informations avec lui. Je le consulte souvent pour connaitre son point de vue sur le comportement des joueurs sur le terrain. J’attends aussi sa propre lecture d’un match. Nous échangeons sur les matchs. Avant d’effectuer un changement, on se consulte. Morlaye et moi, on se complète même si la dernière décision appartient toujours à l’entraineur principal. Je crois que c’est un faux procès ou un procès d’intention qui est fait par rapport à Morlaye. Je vais vous dire qu’il joue pleinement son rôle. Il apporte son expérience. Tout le monde sait que Morlaye a été un grand joueur professionnel.»

 

L’affaire des binationaux

 

«L’ossature existe, j’ai toujours de critères de sélection. L’état de forme du joueur est fondamental. Bien sûr que c’est possible qu’on enregistre l’intégration de nouveaux joueurs au sein de l’équipe nationale. La porte n’est jamais fermée. Depuis que j’ai repris l’équipe, il y a eu toujours de changement. L’effectif s’est toujours renouvelé. Il y a eu au total douze nouveaux joueurs qui ont intégré l’équipe nationale après notre match contre l’Éthiopie. C’est dire que l’équipe s’est renouvelée à 60%. »

 

Sur le plan de la logistique, Michel Dussuyer a laissé entendre que des efforts ont été consentis à ce niveau. «Les 2 dernières années, il y eu des avancées sur le plan de la logistique. Les choses évoluent favorablement. Mais, il faut être plus rigoureux. Je ne le dis pas pour faire plaisir. On peut encore mieux faire. On peut s’améliorer davantage. » 

 

D’après cette citation de Charles Baudelaire : «Après un échec, tout n’est pas fini. C’est un cycle qui commence en beauté. » Est-ce que la déroute du Syli national à Niamey va constituer le commencement d’un beau cycle pour le Syli national ? Nous le saurons à la fin de l’année 2013 si la Guinée parvient à se qualifier à la coupe du monde de 2014 au Brésil.

 

Tanou

&

Séga

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