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Mondial 2014: Un seul coup franc peut changer plein de choses

KUWAIT CITY ― Il faut seulement un instant pour tirer un coup franc. Mais, un seul coup franc peut altérer de nombreuses stratégies, causer d’innombrables désillusions, engendrer des joies indescriptibles.

 

Dimanche dernier, à la 25’’ du jeu sur la pelouse du National Stadium à Harare, lorsque Ibrahima Traoré a marqué sur coup franc, superbement posé dans la lucarne des Warriors, il a mis l’euphorie de tout un pays au ralenti.

  

Jusque-là, dans la cacophonie perpétuelle de plus de 40,000 supporters présents dans les tribunes, un seul mot dominait. Ou, sûrement, un seul mot était facilement distinguable : Warriors (Guerriers). Le surnom de l’équipe nationale de Zimbabwe.

  

Ces guerriers résolus sentaient cette rencontre à leur portée et voulaient la gagner non seulement pour bien entamer le chemin du Rio de Janeiro mais aussi, pour préserver leur record d’invincibilité à domicile. Cela faisait huit ans les Warriors n’avaient pas perdu à Harare. Mais, ce record a été archivé par le tir de ce jeune ailier de Stuttgart (D1, Allemagne).

  

Né et formé en France, révélé en Allemagne, Traoréest l’un de ces nombreux braves enfants africains qui font de l’Europe leur champ d’apprentissage puis, reviennent servir leurs pays d’origine, avec dans leurs sacs à dos, des techniques, dribbles et accélérations indispensables pour émerveiller tout un peuple, honorer tout un continent.

 

 Sur le gazon, sa vision merveilleuse découle de son désir de scorer, de pénétrer une défense compacte, ou de tirer un coup de pied arrêté ; souvent obtenu d’une faute commise sur lui-même, par des défenseurs indécis qui tentent en vain de le stopper. En sélection guinéenne, ce goal salvateur inscrit à Harare est son 5e but, 3e sur coup franc.

 

 En football, il y a de bons 0-1 matchs. Il y a aussi, comme ce match, de douloureuses victoires.

  

C’était un après-midi où les Guinéens, très dominés en deuxième mi-temps, jouaient avec l’attention maximale. Précaution serait le mot. Les Zimbabwéens ont eu plusieurs occasions, inachevées. A vrai dire, le grand gagnant chez les hommes de Dussuyer était l’esprit d’équipe, le labeur collectif.

  

Dussuyer se tenait près des actions, les bras croisés, observant avec l’air intense d’un coach qui, apparemment, aurait voulu être de l’autre côté de la ligne, dans le jeu, pour sauver ses poulains.

  

Au coup de sifflet final, les joueurs ont célébré cette victoire difficile —certains sur leurs genoux, d’autres avec les mains et têtes levées vers le ciel en signe de remerciement. Ils avaient l’air soulagés. Ils avaient l’air victorieux.

  

Mais, ils n’étaient pas satisfaits de leur condition de voyage !

  

Dans la plupart des pays, la norme serait de bien traiter l’équipe gagnante, la motiver, puis la demander de vaincre le prochain adversaire, de gagner le trophée suivant. En Guinée, ce n’est pas toujours la méthode !

  

Espérons que ce résultat et, surtout, l’esprit très compétitif de ce groupe hyper motivé, feront changer les habitudes désolantes de nos autorités sportives, sans tarder.

 

Moysekou

Guinéefoot©

KUWAIT CITY― Mercredi 6 Juin 2012―KW

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