CAN

Syli cadet, le silencieux effet d’une vision

NIAMEY ─ Dans les joutes continentales, l’envie indéfectible de triompher, l’expérience et la préparation pour le grand soir, sont inestimables.

 

À Niamey ce soir, sous le vent tourbillonnant et le soleil hivernal aux abords de Zarmaganda, la pelouse du Stade Général Seyni Kountché accueillera les Cadets guinéens pour prouver qu’ils peuvent participer au prochain Mondial des Cadets.

  

S’ils battent les Mena du Niger, ils atterriront en demi-finale de cette 11e Coupe d’Afrique des nations des cadets (CAN U17), synonyme de qualification au Mondial. S’ils réussissent, les joueurs comme l’entraîneur Hamidou Camara, pourraient utiliser un seul mot pour décrire leur triomphe.

  

Ce mot est : préparation.

 

Ils l’ont déjà utilisé pour résumer leur victoire face aux Chipolopolo zambiens au [1-0, Fev. 15, 2015] avant de briser l’élan ascendant des Aiglonnets du Nigeria (1-1, Fev. 18, 2015). Deux belles performances cueillies après une préparation intense pour sortir de cette poule A où le Nigéria est l’ogre tandis que les deux autres antagonistes, la Zambie et le Niger ont, eux aussi, l’appétit d’ogre.

  

Maintenant, pour refaire le même exploit, voire plus, ils doivent secouer le sang-froid des Nigériens. Ce défi, en effet, demande du courage et, surtout de bonne préparation.

 

Tout est parti d’une envie de la Fédération guinéenne de football (Féguifoot) de bâtir une belle équipe de moins de 15 ans, il y a deux ans de cela. Elle organisa des tournois régionaux et nationaux entre différents centres de formations du pays dont les meilleurs sont convoqués au tour final à Conakry, sous le regard fouineur des entraineurs locaux, chargés de noter ces perles qui formeront le futur Syli cadet (U17). Les jeunes retenus sont ensuite confiés au coach Hamidou Camara, à trois mois du début des éliminatoires CAN U17 Niger 2015.

 

Le reste, en éliminatoires CAN 2015, a été élogieux : quatre victoires en autant de matchs face au Maroc (1-0 à Conakry et 1-2 à Rabat) et le Togo (1-0 à Rabat et 0-3 à Lomé).

  

Bref, une équipe est née dont le jeu chatoyant continue à impressionner les férus du cuir rond à Niamey. Avec une défense sereine, un milieu très technique et des ailiers percussionnistes, ce Syli cadet joue simple, technique et rapide. Mais, leur maladresse devant la case adverse est aussi dégoutante que l’inefficacité de leurs ainés du Syli senior. Un syndrome typiquement guinéen depuis la nuit des temps !

  

Le coach Hamidou en est conscient : « Il manque les fondamentaux à cette équipe…..il faut savoir que les enfants n’ont pas fini leur formation. Deux jours ne suffisent pas pour préparer ces fondamentaux. On peut le faire avec les grands en peu de temps, mais pas avec les enfants. Ils s’amusent trop avec le ballon aux abords de la surface de réparation. Mais, d’ici le prochain match, on va régler assez de choses. »

  

Cependant, pour la suite de ce tournoi, notre inquiétude pour ces jeunes est de ne pas se voir plus beau qu’on ne l’est. Puisqu’après leurs deux belles prestations, ces cadets guinéens attirent l’attention des recruteurs européens présents à Niamey en quête de jeunes cracks africains. Si Arsenal (ANG) mise déjà sur le jeune milieu Abdoul Karim, l’Anderlecht (BEL), lui, vise l’attaquant Naby. D’autres dénicheurs belges et français sont très actifs sur le dossier des milieux (Morlaye et Alseny) ainsi que le remuant ailier Yamoudou. À noter que des opportunistes guinéens guettent quotidiennement ces jeunes pépites à l’Hôtel pour les convaincre de rejoindre certains clubs européens apparemment séduits par leur prouesse !

 

Ils sont jeunes, audacieux et pleins de motivation et de volonté d’atteindre le sommet de leur art. Espérons qu’ils seront bien encadrés. De plus, espérons que la Féguifoot continue l’effort salutaire de détection et de bonne préparation des jeunes.

  

Enfin, espérons que ce Syli cadet, fruit d’une belle vision futuriste, se qualifie au Mondial.

 

Moysekou,

Guinéefoot©

BX – 21 février 2015– BE

Avatar

admin

About Author

P