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Le double challenge du Horoya : quelle couleur ce soir?

FC Nouadhibou vs Horoya AC (@ffrim)CONAKRY―Le Horoya Athlétique Club est basé à Matam, un quartier côtier de Conakry, où les plages sont habituées aux tempêtes atlantiques qui viennent frapper en provenance de littoral léonais. Mais, le vent hivernal qui perturbe présentement le sommeil du Horoya ne vient  pas de la Sierra Leone mais, de la Mauritanie, il s’appelle FC Nouadhibou, le club que le Horoya doit battre pour se qualifier au tour suivant de la Ligue des Champions africaine.

 

Le club de Matam, triple champion de Guinée, sait comment affronter la turbulence pour avoir maintes fois goûté aux délices du football continental (vainqueur en 1978 de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupes, finaliste en 1979 de la Ligue  des champions, vainqueur en 2009 de la Coupe de l’UFOA). Mais ces dernières années, les Rouge-et-Blanc peinent à avancer dans les joutes africaines.

 

Et, pour espérer changer la donne, il doit impérativement dérouter les Mauritaniens de Nouadhibou, le club le mieux structuré de la Mauritanie au point de se faire inscrire sur le registre de clubs semi-professionnels. Un élan novateur dans un pays où les clubs sont encore au stade d’amateurs.

 

Les deux clubs nourrissent le même rêve d’atteindre le sommet du football africain. Mais, une différence fondamentale sépare le Horoya et le FC Nouadhibou. Le premier a été reconstruit (par Antonio) pour l’Afrique et s’est adapté progressivement à la Ligue 1 Guinée, tandis que le second a été bâti en misant essentiellement sur les jeunes issus de son académie de football.

 

«On a besoin de conquérir l’Afrique. Pour cela, il nous faut des arguments solides. C’est dans cette optique que nous cherchons à recruter de joueurs d’expérience et de talent», explique M’Baye Touré, le chargé du recrutement de HAC.

 

Ce rêve continental, c’est un truisme de le dire, occupe le corps et l’esprit du Horoya. Dans sa mission, il compte sur l’expérience du coach sénégalais Amara TRAORÉ et ses joueurs cadres comme les Burkinabé Jean Noel LINGANI (meilleur joueur de la Ligue 1 Guinée en 2013) et Nikiema DRAMANE, le Camerounais Jean Francis Ebélé DIPITA, les Ivoiriens Blaise KOUASSI(ancien du Club Sfaxien) et Lakpka Gael DOUGUI (ex-capitaine du Sewé Sport), Ibrahima Sory BANGOURA (international guinéen et ex-sociétaire de Djoliba FC du Mali), le Guinéen Mohamed YALI YALI  (ex-sociétaire de Meknès Maroc) et Khadim N’DIAYE (portier international sénégalais).  

 

Ce match-retour est à la fois décisif et intéressant, vue le jeu très attrayant étalé par les deux équipes au match-aller le weekend écoulé au Stade Olympique de Nouakchott. Malgré l’absence de certains joueurs clés (Takiyoullah DENA, blessé au CHAN 2014 et l’attaquant camerounais Prince DARRA), FC Nouadhibou a pu pendant un moment venir à bout d’une équipe de Horoya qui a peiné à imposer son rythme. C’est le goléador des Orange, Almamy TRAORE qui avait  ouvert le score à la 14 mn sur une bourde du portier sénégalais, Khadim N’DIAYE avant que Nikiema DRAMANE n’égalise pour les Rouge-et-Blanc, suite à une superbe combinaison à la 40 mn. En dépit d’une certaine vivacité, d’animations et de constructions bien élaborées de deux côtés, le score restera inchangé (1-1).

 

Le coach camerounais de FC Nouadhibou, Mézack Njoya (meilleur entraineur du championnat de Côte d’Ivoire en 2012) reste optimiste quant au match-retour d’aujourd’hui à Conakry. “Je retrouverai d’ici là mes joueurs clés”, avait-il déclaré à la fin du match-aller.

 

Fort au milieu du terrain mais peu convaincant sur la conservation du ballon et souvent malhabile devant la cage adverse, le Horoya d’Amara Traoré a l’obligation de faire un bon résultat a domicile pour espérer passer le cap de ces préliminaires de la Ligue des Champions.

 

Toutefois, une victoire du représentant guinéen à l’échelle continentale permettra de jauger le niveau réel du championnat guinéen qui, peu à peu, se forge une carapace de nouvel “eldorado” pour les joueurs de la sous-région.

 

Mais, le Horoya étant présentement décimé de ses pièces maitresses (Lingani, Dipita, Naby), peut-il le faire ? En fait, en a-t-il réellement envie ?

 

Bref, entre le rêve de conquérir l’Afrique et l’altimètre pour calibrer le football local en Guinée, le double challenge du Horoya est, en quelque sorte, comme son maillot : Le rouge de la bravoure et de l’ambition et le blanc de l’équilibre parfait et de l’innocence du néophyte.

 

Alors, quelle couleur ce soir ?

 

Moysekou,

Guinéefoot©

― Dim 16 Fev. 2014 ―BRU

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