National

SUPER COUPE DE GUINÉE : Pourquoi le Horoya a-t-il voulu bouder la rencontre ?

CONAKRY— Les mécènes peuvent-ils prendre le football d’une nation en otage?

Telle est la question que se posent les supporters guinéens qui ont suivi la super coupe guinéenne hier soir à Conakry. Ce duel opposant le Horoya à son éternel rival l’AS Kaloum était retransmis en direct sur la RTG, la chaine nationale qui n’arrive toujours pas a faire replay d’une belle action du match. Honte. 

Mais cette fête footballistique était deux doigts d’être annulée. Pour cause, le président du Horoya a exigé de la Fédération guinéenne de football (Féguifoot) que les panneaux publicitaires de sa société Guinée Games qui sponsorise la Coupe nationale soient exposés aux alentours du stade.

Initialement prévu pour 16h GMT, le coup d’envoi de la rencontre a accusé un retard de 40mn suite à cette incompréhension entre le sponsor de l’évènement et la Féguifoot. Ce dernier ayant constaté la présence des panneaux publicitaires de Nimba Mining (sponsor du championnat national) a déduit qu’il y a injustice.

 

Selon Antonio, la Féguifoot qui est l’organisatrice de la super coupe ne pouvait accepter que l’on affiche uniquement que les insignes de Nimba Mining au détriment de ceux de Guinée Games. Conséquence, Antonio SOUARÉ  a intimé ses joueurs de ne pas prendre part au match.

’’J’ai dit qu’il n’y a pas match parce que les deux sponsors devaient communiquer. Quand nous sommes venus, on a trouvé que les affiches de Guinée Games n’étaient pas présentes au stade. La fédération a deux sponsors ; l’un en championnat et l’autre en coupe. On ne peut pas laisser unilatéralement Nimba Mining seul communiquer autour de la super coupe. Je voulais donc dire aux Guinéens de comprendre ce que c’est le sponsoring. Il ne faut pas faire d’amalgame entre un club et une société. Ce n’est pas parce que le président de l’autre société sponsor est président de club qu’il faut enfreindre le règlement. J’ai donc rappelé aux uns et aux autres les conditions à respecter sur le marketing. Finalement on s’est compris et j’ai donc demandé à mon équipe de jouer le match. On a joué et gagné le match.’’ a expliqué Antonio à la fin de la rencontre remportée 1-0 par ses protégés.

 

Cette situation malencontreuse met à nu les risques que prend la Fédération guinéenne de football en acceptant de se faire sponsoriser par des présidents de clubs. Même si l’on dira qu’il faut dissocier l’entreprise de la personne morale. La crainte des observateurs est de voir les mécènes prendre un jour le football guinéen en otage. C’est aussi le lieu d’interpeller l’Etat qui n’investit ou du moins presque pas dans le football

 

Aliou Cherif

{jacomment on}

admin

About Author

P