DAKAR– Patron du football guinéen et par ailleurs, président de la Zone Ouest A, Mamadou Antonio Souaré s’est entretenu avec le quotidien Sénégalais Stades. Il est revenu sur ses nouvelles fonctions à la tête de la Zone Ouest A en remplacement du Sénégalais Me Augustin Senghor, les compétitions en perspective dans la zone, la CAN 2025 en Guinée, entre autres sujets.
Entretien
En février 2020, vous avez procédé à la passation des services avec votre prédécesseur, Senghor. Peut-on savoir sur quel levier vous comptez vous appuyer durant ce nouveau mandat ?
Mamadou Antonio Souaré : permettez-moi, avant de répondre à votre question, de profiter de vos colonnes pour encore remercier mes amis et frères présidents des Associations nationales composant la Zone Ouest A, pour l’honneur et la confiance portés au football guinéen à travers mon élection à la présidence de la Zone UFOA. Je voudrais aussi rendre hommage à tous mes prédécesseurs, notamment le président Augustin Senghor, pour les efforts consentis et le travail accompli dans la préservation de notre zone depuis. Depuis 1975, date de sa création, et dans des contextes souvent difficiles, avec le manque de ressources financières indispensables à un fonctionnement correct et normal, notre Zone a su et pu survivre à toutes les crises. Les artisans de cette œuvre méritent notre reconnaissance et nos remerciements. Pour en revenir à votre question, lors de mon discours d’après élection, j’avais tenu à indiquer à mes frères présidents des huit autres Associations que la fonction de président dans laquelle ils venaient de m’investir représente une lourde responsabilité, mais aussi une exceptionnelle occasion d’affirmation et de mise en pratique des idées et programmes sportifs que je ne pourrais réussir ni accomplir sans eux. Donc, le premier et fondamental levier, ce sont les neuf pays membres. C’est un travail collégial. En harmonie avec les textes de la Fifa et de la Caf qui nous régissent. Il s’agira pour nous de reformer les structures de l’Ufoa à partir du football plutôt que de reformer le football à partir de ses structures, qui ont besoin de s’adapter à la réalité et au progrès que réalise actuellement la pratique du sport roi partout dans le monde.
Aujourd’hui, un nouveau Directeur exécutif a été nommé, en la personne de monsieur Gerson Sena Melo du Cap-Vert. Je profiter pour remercier et féliciter son prédécesseur, mon frère Bodjan de Gambie qui part avec un bilan admirable. Nous sommes en train de restaurer l’administration et de revoir les différentes commissions en les adaptant à nos réalités et besoins. Nous avons besoin de toutes les compétences, de toutes les bonnes volontés pour que notre Zone rayonne sur la scène africaine, mieux que par le passé et engendre encre des résultats encore meilleurs. En attendant, je salue et encourage tous les footballeurs de notre Zone évoluant partout dans le monde et je les invite à observer strictement les gestes et mesures barrières pour se protéger contre la pandémie. Pour eux comme pour nous les dirigeants ainsi que les supporters, la situation est certes difficile, mais nous devrions savoir nous adapter et tout ira pour le mieux Inch’ Allah.
Peut – on s’attendre à une compétition de clubs dans la Zone A ?
Nous avons des objectifs précis pour notre Zone. Notre ambition, avec le soutien de nos Etats, des sponsors, partenaires commerciaux, mécènes et autres, est d’animer autant que possible la Zone A de compétitions de toutes catégories tant au niveau des clubs que des équipes nationales, y compris le football féminin
Par rapport à cette volonté qui nous anime, nous allons envisager un plan d’actions et un programme, en tenant compte du calendrier international au niveau de la Zone.
Qu’est-ce qui manque à la Zone pour gagner une CAN en seniors ?
Comme je viens de le dire, il nous faut d’abord être assez compétitifs au niveau de notre Zone en instituant des compétitions de certaines catégories que nos équipes devraient jouer régulièrement comme c’est le cas dans d’autres Zones, notamment la Zone Nord et la Zone Australe, qui sont souvent en activité.
Donc, l’organisation régulière des compétitions, en plus de la formation des cadres, devront être les facteurs à prendre très au sérieux pour maintenir le bel élan des sélections nationales relevant de notre Zone et leur permettre de se hisser sur le podium du football africain et, pourquoi pas, au sommet mondial. Je suis convaincu que tous les pays composant les deux Zones, A et B, regorgent de jeunes footballeurs qui, s’ils étaient mieux encadrés, seraient parmi les meilleurs du monde. C’est un défi que nous avons l’obligation de relever.
Vous êtes également propriétaire du Horoya AC, que préside désormais votre fils, Soufiane Souaré. Comment cet inamovible club champion de Guinée prépare sa demi-finale contre les Égyptiens de Pyramides ?
Le Horoya Athlétic Club est prêt et attend que la Confédération Africaine de Football fixe la date. La direction, l’encadrement, technique, les joueurs sont tous mobilisés pour cette double confrontation au Caire et à Conakry.
Mais, comme vous le savez, nous accordons la priorité à la santé des athlètes. Les joueurs sont là, l’entraîneur Lamine N’Diaye leur a donné un programme qu’ils suivent, mais, c’est individuel. Pour le moment, ils s’entraînent individuellement et quelqu’un partira avec un joueur pour des entraînements et je dois vous dire que les mesures barrières sont respectées. Les entraînements sont pour le moment individuels.
Comment vivez-vous cette fin brusque du championnat guinéen ?
La Ligue Guinéenne de Football Professionnel ( LGFP ) et amateur ainsi que la Fédération Guinéenne de Football ( FEGUIFOOT ), après analyse de la situation, ont trouver plus opportun d’arrêter le championnat que de rester dans la posture d’une attente hypothétique d’autant que la situation sanitaire reste incertaine en Guinée, avec la multiplication des cas positifs à la Covid-19.
Le gouvernement guinéen a d’ailleurs prolongé l’état d’urgence pour un mois à compter du 15 mai. Donc, il a été décidé de déclarer la fin du championnat et de désigner les représentants de la Guinée dans les compétitions africaines en fonction des résultats obtenus par les clubs au niveau de la dernière journée disputée.
Pourtant, l’AS Kaloum n’est pas d’accord avec l’arrêt du championnat guinéen…
J’avoue que je ne veux pas me lancer dans la polémique. La Ligue Guinéenne de Football Professionnel, qui organise le championnat, a communiqué les résultats tels que obtenus sur le terrain.
A partir de là, je ne vois pas où réside le problème. Le contexte sanitaire ne permet pas de terminer la saison comme nous l’aurons tous voulu. C’est une situation exceptionnelle, difficile, qui pénalise tout le monde. Comment continuer le championnat alors que les stades sont fermés, les regroupements interdits, Conakry coupé du reste de la Guinée.
Quel est le niveau de préparation de la Guinée pour la CAN 2025 ?
Le Comité d’Organisation, sous la présidence du ministre des Sports, monsieur Sanoussy Bantama Sow, et dont je suis le second vice-président, travaille sur le cahier des charges. Des réunions étaient prévues avec la CAF, mais reportées pour cause de crise sanitaire.
Ne pensez-vous pas qu’une co-organisation avec le Sénégal et la Guinée aurait pu mieux servir aux deux pays et à la Zone ?
C’est une option que les deux gouvernements pourraient décider.
Source : Stades