Edito

Peut-on aider le sport sans reconnaitre l’effort des sportifs ?

DAKAR— La motivation est semble-t-il ce qui nous permet de démarrer une action, l’habitude ce qui nous pousse à continuer cette action.

 

Mais comme les habitudes ne sont plus satisfaisantes à la Fédération guinéenne de football (Féguifoot) et au ministre des Sports, certains titulaires du Syli national ne veulent plus continuer à défendre le tricolore guinéen. 

 

Le nouveau démissionnaire se nomme Kamil Zayatte (27 ans) actuel capitaine du Syli et sans doute l’un des meilleurs joueurs de la Guinée, certainement le meilleur dans plusieurs matchs du Syli. Pour une bonne raison : Il est tranquille, parfois dans l’ombre de ses équipiers. Si vous voulez savoir son secret, il gagne le cœur des gens ainsi que leurs appréciations pas seulement en raison de ses compétences mais le plaisir qu’il prend et donne comme pilier du jeu et joueur d’équipe.

  

Il est à l’image de Morlaye Soumah ’’Colovati’’, Dian Bobo, Pascal Feindouno …, des joueurs qui rendent la sélection spéciale seulement en étant au sein d’elle.

  

Malgré ses loyaux services pour son pays, la présence du convalescent Zayatte à Niamey* n’a pas plu au nouveau ministre des Sports, Bantama Sow qui l’a avoué dans la presse.

  

Sa critique a causé la démission de Zayatte mais elle n’a rien changé du résultat du match !

  

Ailleurs, même s’ils ne sont pas aptes pour le match, les Ivoiriens Didier Drogba et Yaya Touré ou le Malien Seydou Keita accompagnent volontiers leurs sélections nationales aux frais de leurs patries en guise de reconnaissance à leur dévouement pour la nation.

  

Par contre en Guinée, le voyage des protégé(e)s et autres thuriféraires du ’’patron’’ est considéré comme un soutien au onze national tandis que le billet d’avion d’un pilier convalescent de cette équipe est perçu comme une dépense inutile, un gâchis !

  

Pour rappel, après l’élimination du Syli de la course pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN 2013) seul le sélectionneur, Michel Dussuyer a fait ce qu’un garant est conseillé de faire : Il a reconnu sa responsabilité dans la défaite. Il n’a pas fait ce qui est héréditaire à la Féguifoot et au ministère des Sports : Garder le silence sur soi-même, chercher à responsabiliser les joueurs et rien envisager pour corriger ou éviter les mêmes erreurs au futur.

  

’’Nous nous pardonnons tout et rien aux autres’’ disait Jean de la Fontaine.

  

Pourtant, s’il y a une question à poser au ministre Bantama et aux savants de la Féguifoot, c’est bien la suivante : Comment peut-on aider le sport si l’effort des athlètes n’est pas reconnu par ceux qui sont censés les encadrer ?

  

Les raisons du départ des deux pièces maîtresses de l’équipe —Kévin Constant (Milan AC) et Kamil Zayatte (Istanbul BB) — sont presque identiques : Ils en ont marre de l’amateurisme managérial du sport en Guinée.

  

La motivation sans la bonne habitude ne peut produire l’effet escompté. Il est temps de tirer les leçons de l’échec, de discuter avec les joueurs, d’essayer de les comprendre et surtout de reconnaitre leurs efforts.

  

Nos valeurs disent les sages sont mesurées par des actions et non par des paroles ou critiques ingrates.

  

Moysekou

Guinéefoot©

 

DAKAR― Lun 31 Dec. 2012 ―SN

   *) Lors du match Niger-Guinée (2-0) le 14 Octobre dernier à Niamey en Eliminatoires CAN 2013.

 

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