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Edito

Naby, Iyangha, Sankhon et le rêve des disciples

KIGALI, Rwanda — Peu à peu, l’envie d’occuper le trône de l’Afrique s’avère plausible pour une équipe de Guinée séduisante et résolue. Elle est en train d’étaler, sur les pelouses rwandaises, les prémices d’un retour progressif du football guinéen sur la scène continentale après plus de trois décennies de traversée de désert.

 

L’image est réconfortante. La sélection guinéenne, très ravissante, est en demi-finale du quatrième Championnat d’Afrique des nations (CHAN 2016). 

 

Les joueurs ont encore une fois de plus démontré que leur solidité défensive, leurs prouesses techniques et leur détermination sont à saluer et encourager. Des attitudes indispensables pour rêver d’exploits dans ce genre d’adversité.

  

Le héros du jour s’appelle Abdoul Aziz Keita, portier et capitaine guinéen, homme du match qui a brillamment transformé sa tentative, après avoir bloqué deux penalties zambiens lors des sessions, envoyant la Guinée en demi-finale où elle affrontera mercredi la RDC.  

  

Les heures qui ont suivi cette qualification historique en demi-finale n’ont pas été du tout repos pour nos vaillants pachydermes. Entre danses de joie improvisées, obligations envers les médias, massages et repas d’après match; ils se sont bien régalé en savourant chaque instant de cette soirée particulière.  

   

Tout en esquissant des pas de danse, Aboubacar Iyangha Sylla a mis sa main dans sa poche, sorti un smartphone et vérifié ses nouveaux messages. Un a été envoyé à partir de Wals-Siezenheim, dans le district de Salzbourg, en Autriche.

« Félicitations » lit-il. ’’Du courage et continuez à travailler encore. Je suis vraiment content pour vous.’’

Le message était de Naby ’’Deco’’ Keita, tonitruant milieu du Syli national senior, qui comme ses compatriotes, suit de près la performance du Syli local dans ce CHAN plein de surprises.

   

Naby, societaire de Red BUll Salzbourg (D1, Autriche), est loin de Kigali mais, son ombre y est, presque. D’un côté, il est l’idole et l’ami d’Iyangha qui s’appuie sur ses précieux conseils pour peaufiner ses prouesses et affiner sa confiance sur le gazon. De l’autre, aux yeux de nombreux supporters guinéens, la vivacité du jeune Mohamed Thiam leur rappelle un certain Naby ’’Deco’’ du même gabarit, mêmes gestes techniques, même vision du jeu, à peu près. Thiam, 19, milieu offensif de l’AS Kaloum en est réconforté.

   

Les messages de facilitations sont nombreux, nous indiquent Boniface Haba, Ibrahima Sory Sankhon et Jean Paul Mousté, coéquipiers d’Iyangha. « Naby Keita ’’Deco’’  m’a dit de continuer sur cette lancée. » avoue Sankhon, auteur de l’unique but qui a obligé les Super Eagles de plier bagages. « Nous sommes prêts à montrer sur le terrain que la Guinée est de retour. » Conclue-t-il.

   

Est-il besoin de rappeler que le parcours de ce Syli local est l’histoire d’une équipe qui a suscité l’espoir un jour, à Dakar, en y éliminant le Sénégal et qui, depuis lors, rêve d’aller loin? Tenace mentalement et physiquement, elle reste sur une série de bonnes performances. Au final, ses joueurs ont progressé. Ils jouent confiants et décomplexés, formant une équipe joueuse et, surtout, alléchante.

  

Cependant, la mission des disciples du coach Khanfory Lappé, ou celle qu’ils semblent avoir pleinement adoptée, est de gagner leur premier trophée continental et, chemin faisant, de préserver leur jeu chatoyant qu’ils pratiquent aisément, sans pression.

  

Ce Syli, visiblement boosté par ses récentes bravoures, réussira-t-il à surpasser le socle congolais ? À Conakry, c’est un espoir auquel beaucoup s’accrochent. 

 

Moysekou,

Mar. 02 Feb. 2016 ―BE

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