CONAKRY – À quelques jours de l’attribution par la CAF de l’organisation des CAN 2019 et 2021, la Guinée, l’un des pays candidats, vibre au rythme de l’indifférence la plus curieuse. Aucune communication visuelle dans la capitale n’est perceptible. Les radios et les télévisions privées en parlent très peu. Pire les médias d’Etat ne se font nullement l’échos de l’événement. Aucun discours officiel des autorités à Conakry n’en fait allusion depuis le passage dans le pays des émissaires de la CAF.
Les tintamarres inutiles aux effets limités, destinés à convaincre certaines autorités de leur engagement, n’ont retenti qu’au moment de la composition de la délégation devant défendre le dossier guinéen avant la délibération. Là aussi, des intentions opportunistes se cachaient derrière une réelle volonté d’encourager les décideurs de la CAF à porter leur choix sur la Guinée. Certains observateurs assimilent ces différentes actions à un pur marchandage qui viserait à remplir les poches de certaines personnes impliquées dans ce processus.
Que dire de l’action des sponsors qui accompagnent la candidature guinéenne ? De l’argent a été dépensé de façon outrancière. On tente de justifier l’utilisation de ces fonds par les dispositions liées à l’accueil et à l’hébergement des émissaires de la CAF pendant leur séjour en Guinée. L’on parle aussi de la rémunération du cabinet ayant travaillé à l’élaboration du dossier guinéen. Des guinéens attendent et très impatiemment pour un souci de transparence, les détails au plus près de toutes ses zones d’ombre.
L’action des autorités insinue t-elle le dossier non consistant ?
Des sources bien informées, l’appréciation du dossier guinéen par les émissaires de la CAF ne donne pas l’espoir de l’attribution à notre pays de l’organisation de la CAN 2019 ou 2021, surtout avec des concurrents de taille qui présentent des dossiers de candidature plus solides.
« Quand on a été avec les émissaires à l’intérieur du pays, ce sont des broussailles qu’on a montré à ceux-ci comme chantier en perspective ou sites devant abriter les installations, sachant qu’il n’y a pratiquement aucune infrastructure existante, on a à cet effet rien fait pour rassurer la CAF, ni financièrement encore moins par l’expression d’une volonté politique forte », a témoigné a Guineefoot l’un des membres de la délégation qui accompagnaient les émissaires de la CAF.
Au-delà du dossier guinéen pour le moins attrayant apprend t-on, la situation économique du pays fortement ébranlée par la crise sanitaire liée à Ebola réduirait considérablement les chances de la candidature guinéenne.
En dépit de tous ses facteurs, la Guinée a encore une chance d’être choisie pour abriter soit la CAN 2019 ou 2021. Non seulement le pays n’a jamais organisé une CAN, en plus la Confédération Africaine de Football est dans une logique permettant à ses membres de bénéficier d’infrastructures sportives adéquates.
Les regards restent tournés vers Addis-Abeba où la CAF dévoilera ce week-end les noms des pays organisateurs des CAN de 2019 et 2021.
Lamine Mognouma CISSÉ